Combien sommes-nous ?

vendredi 23 novembre 2012

I love freedom


         

   L’été fut long, l’été fut riche en émotions,... Mais l’été est déjà terminé depuis longtemps et je me décide (enfin) à réécrire quelque chose. Donc bon, sans transition,  pour se remettre tranquillement dans le bain, on va traiter d’un sujet qui passionne les télévisions du monde entier depuis quelques temps. J’ai nommé le bien grand, le bien beau pays d’outre-Atlantique qui a déjà de choisir en ce jour de grâce du 23 novembre 2012 son 45ème président. Or ce soir, au lieu de parler de la joute armée qui opposa Barack Obama et Mitt Romney, braquant les yeux des médias the United States of America, on va juste se servir du modèle politique américain comme toile du fond d’une question existentielle que je me suis posée ce soir (voir quelques jours auparavant pour ce qui me connaisse dans the real life)... :

« Comment ça fonctionne, exactement, les Etats-Unis ? »

            Et bien les enfants, les Etats-Unis, c’est avant tout une histoire de gouvernance et donc de possession du pouvoir. Toute la question sera de comprendre qui détient réellement le pouvoir dans la 1ère puissance économique mondiale ? A présent, c’est là que ça va se compliquer, puisque pour les novices du droit constitutionnel, le système politique local ressemble à peu près à ceci :

La Constitution américaine de 1787 invente la forme de l’Etat fédéral, soit un  compromis entre l’ordre juridique qui demeure, bien qu’amoindri, des Etats membres et celui, supérieur, de l’Etat fédéral. Le régime politique des Etats-Unis d’Amérique constitue alors dans ce cadre le modèle type du régime présidentiel axé sur la théorie de Montesquieu de séparation des pouvoirs : exécutif et législatif y sont indépendants quant à l’origine de leurs mandats respectifs et ne peuvent y mettre fin mutuellement. Il en résulte alors que les deux pouvoirs sont tenus de cohabiter pendant la durée de leurs mandats respectifs même si leurs visions politiques sont totalement opposées, chacun des organes détenant la faculté de statuer : le président dispose de l’intégralité du pouvoir exécutif dans sa faculté de faire appliquer la Loi sur le territoire ; et le Congrès détient l’intégralité du pouvoir législatif (si vous êtes arrivés là, vous avez déjà un peu de ma reconnaissance).
Ceci explique donc que le régime présidentiel reste une exception américaine ; la France – ou aucun autre pays d’ailleurs - n’ayant pas vraiment eu de véritable expérience du système présidentiel, si ce n’est une vague augmentation des prérogatives du commander in chief of ze France sous les administrations Chirac, puis Sarkozy. C’est par conséquent à tort que l’on voudrait voir dans le régime français actuel un régime présidentiel, voir présidentialiste, dans la mesure où le partage du pouvoir exécutif ne peut se faire qu’entre le président et un gouvernement responsable devant le parlement, de même que l’existence d’un pouvoir de dissolution du parlement fait pencher la balance en faveur d’un système parlementaire.
Or le président reste la clé de voute des institutions américaines selon l’article 2 de la Constitution (« le président veillera à l’exécution fidèle des lois ») et la réalité montre bien que la séparation des pouvoirs aux Etats-Unis n’est pas aussi stricte qu’elle le veut.
Premièrement, on ne doit pas oublier que c'est la Constitution elle-même qui reconnaît au président un certain pouvoir législatif – en plus de ces autres attributions –  en ce qui concerne son droit de veto (article I de la Constitution) et ses signing statements (en français : déclaration de signature). De même, sa légitimité est extrêmement forte au niveau fédéral dans la mesure où il est le seul représentant élu au niveau national. En effet, même si le président ne dispose pourtant que d’un droit de veto conditionné par l’acceptation du Congrès, celui-ci dispose d’une très grande importance dans la vie politique et on le reconnaît aujourd’hui comme une sorte de troisième branche du pouvoir législatif dans la mesure où il permet au président d’appliquer son programme législatif même s’il ne dispose pas d’une majorité politique au Congrès.
En ce qui concerne les signing statements, le chef de l’exécutif dispose depuis la présidence de James Monroe en 1817 du pouvoir d’ajouter des commentaires aux lois lors de leur signature et leur mise en application. Ces commentaires visant à joindre à la loi les règles d’interprétation que le président souhaite voir appliquer par l’exécutif et les agences chargées de faire respecter ces lois ont alors été très largement utilisée pendant la présidence impériale de George W. Bush, qui aurait utilisé cette pratique en véritable activité industrielle afin de contrôler au maximum le pouvoir Enfin, le rôle présidentiel aura essentiellement changé de sens après la présidence de Franklin D. Roosevelt, qui aura instauré une élection présidentielle primaire, pendant laquelle les candidats ne sont plus élus par les membres du Congrès, mais directement par le peuple (ou au moins par les membres du parti d'un candidat). Cette mesure passe de fait pour une démarche significative vers la présidentialisation, la démocratisation et surtout la personnalisation du pouvoir présidentiel américain dans l'identification du peuple avec le président, et donc avec « l'esprit des États-Unis ».

Et oui, parce que si tu as bien tout suivi jusqu’à présent, internaute mon poulet, les Etats-Unis c’est également une histoire de point de vue, point de vue que toi, moi, le voisin, Laurent Fabius, Kim Jong-eun,... bref celui que everybody must have envers les Etats-Unis, et qui conditionne largement leur action :
Comme vu précédemment, si les Etats-Unis sont gouvernés en interne par leur propre tradition constitutionnelle et politique, leur administration se trouve également confrontée à l’influence majeure de leur politique étrangère vis-à-vis du modèle qu’elle est censée inspirer. En effet, l’expérience des deux Guerres Mondiales et la chute du bloc soviétique dans les années 90 ont vu triompher leur modèle de démocratie libérale occidentale, de même que le pays s’est vu couronné du titre de seule véritable superpuissance politique et militaire dans la saga de l’humanité, concentrant du coup les deux notions introduites par Joseph Nye, à savoir le Hard Power le Soft Power.
   Ainsi va s’imposer une idée dans la manière dont un président doit exercer sa fonction, selon laquelle dialectique de puissance et de rayonnement international, et stabilité politique interne sont essentiellement liés car toute variation de la puissance pourrait entrainer des conséquences plus ou moins grave sur les relations internationales des Etats-Unis. Effectivement, la politique étrangère relativement agressive de George W. Bush, notamment en raison de la gestion du conflit avec l’Irak de 2003, où le renversement de Saddam Hussein et la pacification forcée du pays avaient considérablement affaibli le pays en transformant une victoire militaire rapide en défaite politique. Dès lors, l’isolationnisme et la neutralité qui avaient caractérisé les Etats-Unis jusqu’à la deuxième moitié du XXème siècle se sont trouvés aux antipodes de la nouvelle politique étrangère du pays, ceci remarquablement illustré par les présidences successives des deux Bush et de Bill Clinton. Ce constat s’argumente alors par le fait que le pays est plus que jamais le plus puissant de tous dans tous les domaines, tangibles (ressources de base, capacité militaire, sciences, technologies,...) ou intangibles (stabilité des institutions politique, cohésion nationale, poids dans les organisations internationales,...), et tient à le rester, dans son propre intérêt. Par conséquent, dans une logique de continuité de projection de sa propre puissance, le pays va se positionner dans un interventionnisme tout azimut (crise libyenne, nucléaire iranien et nord-coréen, relations entre l’OTAN et la Russie, puis la Chine,...) tout en cherchant à s’affranchir des contraintes liées à l’existence des Nations Unies, et plus particulièrement de son Conseil de Sécurité.

Voilà, en conclusion je pense qu’on peut sans nul doute imaginer que les Etats-Unis sont une machine bien huilée et autoalimentés par leur propre recherche de puissance, ce qui risque de nous réserver quelques belles surprises... Sans trop de pessimisme, à la prochaine pour de nouvelles envolées lyriques de ma personne et toi, devant ton écran, qui lit cette phrase et bien tu as gagné ma reconnaissance éternelle pour ton attention ! 

jeudi 5 juillet 2012

Holiday in...

Peu de post en ce moment, désolée, mais je suis surmenée ! 
Et bonnes vacances à tous ! 




jeudi 24 mai 2012

La revue de presse de la Mouche #6 Que Dieu nous vienne en aide...


Bonjour bonjour à toi, toi qui me lis ! 

Aujourd’hui on va parler politique, présidentielles, et démocratie ! Du déjà vu tu me diras... Mais sache mon ami que la France n’est pas le seul pays à avoir été appelé aux urnes en cet an de grâce 2012 !

Faisons fi des élections présidentielles de chez nous qui, à la grande surprise de la majorité sortante, a permis une alternance au sein de l’exécutif (reste à voir le résultat des élections législatives le 18 juin prochain), pour nous intéresser à une autre élection qui quant à elle, selon les médias (je suis une grande fane des chaines infos même si tout le monde s’en balance) sera suivie de très près par toute la communauté internationale ; je veux évidemment parler des élections présidentielles égyptiennes ! Elections d'autant plus importantes que dans ce pays, c'est le président de la République qui détient la majorité des pouvoirs et surtout que pour la première fois, le résultat n'est pas connu d'avance. La première chose assez consternante à constater dans ce scrutin est son caractère nouveau. Par là je veux entendre que selon citoyens du pays d’un certain âge interrogés, il s’agit là effectivement des toutes premières élections totalement libres et transparentes organisées depuis... depuis... longtemps nous dirons ; et il semble que le printemps arabe de l’année dernière semble enfin porter ses fruits depuis la prise de pouvoir par l’armée lors de la chute d’Hosni Moubarak. D'après le journal le Monde : "près de seize mois après la chute du raïs et en dépit de l'élection cet hiver d'un parlement dominé par les islamistes, le pouvoir n'a pas encore changé de mains. Dirigé par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense d'Hosni Moubarak, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) n'a prévu de s'effacer que le 1er juillet. Le Conseil militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak a appelé les Egyptiens à voter en masse, promettant un scrutin "100 % transparent" et mettant en garde contre toute"violation"." Or depuis quelques jours, 51 millions d’égyptiens sont appelés à voter dans une confusion des plus latente. Je m’explique (grâce aux propos du Figaro) : « si cinq candidats semblent s'être détachés du lot durant la campagne, l'absence de sondages fiables obère toute tentative d'évaluer leur poids respectif. De plus, 60% des Égyptiens affirmaient ces derniers jours ne pas encore avoir choisi leur candidat. Une incertitude qui, à l'approche du vote, a semblé alimenter une certaine fébrilité parmi les candidats comme au sein de l'armée. » Par conséquent on peut sans nul doute estimer que jeu politique et la démocratie restent encore un concept obscur, de même que les programmes électoraux des douze candidats en course diffèrent profondément les uns des autres. A cela va s’ajouter la question qui taraude tous les dirigeants occidentaux : à l’instar de la Tunisie qui semble s’orienter vers un islamisme modéré, l’Egypte semble osciller entre la voie islamique  avec par exemple Mohamed Morsi, issu du parti Liberté et Justice des Frères Musulmans, et celle d'une normalisation incarnée par des personnalités issues de l'ancien régime, personnalités telles que Amr Mahmoud Moussa, ancien ministre des affaires étrangères de Moubarak... Ensuite va se poser la question des relations avec Israël : si on pouvait reproché au régime sortant quelques broutilles telles que les privations de liberté, la corruption, l’absence de démocratie libre, et cætera, l’Egypte avait pourtant l’avantage de s’avérer être une puissance stabilisatrice dans cette région du monde – particulièrement touchée par la violence et la guerre – de par sa signature en 1979 du traité de pays israélo-égyptien, mettant ainsi un terme au conflit concernant le Sinaï. A terme, il y aurait donc un risque d’une stratégie d’encerclement avec d’un côté les Frères Musulmans en Egypte, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, d’où peu de visibilité sur les mois à venir. Enfin, reste à savoir si le pays va de par ces élections s’engager sur la voie de la modernité (puisque les sources de revenus proviennent de la diaspora, les droits perçus sur la navigation du canal de Suez et enfin le tourisme, qui se trouve pourtant maintenant ralenti par la situation intérieure) et la paix sociale car si Moubarak est jugé puis condamné à mort condamné à vie (petit correctif), l’agitation a repris à l’automne sur la même place Tahrir où avait commencé l’insurrection car l’armée continue à monopoliser le pouvoir et tirer sur la foule. 

De ce fait, quinze mois après la chute du régime,  une grande incertitude plane sur l’avenir de l’Egypte en raison de la catastrophe économique et le manque de sécurité (malgré la grande popularité de l’armée) et du sort de l’Egypte peut dépendre le reste du monde arabe, rien que ça... 

mercredi 23 mai 2012

Make me rich !


En ce mercredi 23 mai, nous sommes à l’aube d’une nouvelle réunion informelle – soi-disant – des pays membres de l’Union Européenne afin de pouvoir amorcer une nouvelle politique de croissance et ainsi sauvée l’Europe, la Grèce et tous les pays touchés par le tsunami de la crise de l’échec économique, voire à terme de la sortie de la zone euro... Or les problèmes économiques liés aux politiques monétaires et budgétaires européennes ne sont pas – comme a pu le soutenir la majorité sortante – exclusivement liés aux tribulations des banques américaines et à la mondialisation, mais bien au contraire résultent d’une tendance lourde de notre beau pays à envisager des solutions qui, manifestement, nous font courir (et je dirais même sprinter... d’ailleurs je le dis : SPRINTER !) à notre ruine à tous... Par conséquent j’ai décidé de vous intéresser ici, vous qui êtes friands de textes à rallonge et d’explications compliquées (LOL...) au pourquoi du comment du problème, qui s’explique principalement par une transformation très nette de la société à partir des années 70, et à bon entendeur, par des décisions politiques peu concluantes...

A la bonne votre,... voici la suite ! On se calle bien dans sa chaise on respire un grand coup et allé hop ! C’est parti !

En 1973 et 1979, on relève deux chocs pétroliers, la croissance est donc faible : le chômage va passer de 600 000 en 1974 à 1,9M° en 1981. En mai  1981, la gauche française prend le pouvoir avec F. Mitterrand et son premier ministre P. Mauroy. De plus l’environnement économique internationale est plutôt libéral par le prix Nobel d’économie M. Friedman (qui condamne la pensée Keynésienne) en 1976. On a donc des représentants politiques de ce courant de pensée notamment en GB (avec Thatcher de 1979 à 1991) et aux USA (avec Reagan élu en 1980). En Allemagne de l’Ouest, au Japon et même en Israël, des nationalistes libéraux vont également arriver au pouvoir (c’est fin des politiques keynésienne avec un retour aux systèmes précédents : la « main invisible » d’Adam Smith,...). Pourtant, la France va continuer à fonctionner selon le modèle de Keynes en allant à l’encontre de la mondialisation : le gouvernement va alors mettre en place sa politique économique. Il s’agira de relancer l’économie par la mise en place de mesures sociales (augmentation du SMIC de 10%,  augmentation des allocations familiales de 25%, 5ème semaine de congés payés, RTT et la retraite à 60 ans) à effet immédiat. On va également embaucher 300 000 fonctionnaires (par des ouvertures de postes) et nationaliser des entreprises (ex : la banque Rothschild, Thompson,...) ce qui va dès lors permettre l’augmentation du pouvoir d’achat des français.

Ces mesures vont alors représenter 15Md d’€ injectés dans l’économie qui vont donner 15Md d’€ de déficit de la balance commerciale, ainsi qu’un déficit budgétaire qui va augmenter et de l’inflation (à 14%) qui vont conduire à une politique de rigueur sur une période d’environ 18 ans.Ces mesures ont en effet alourdi la barque budgétaire des entreprises qui ont été obligées d’augmenter leurs prix (déjà peu compétitifs), alors que les français avaient plus tendance à acheter des produits étrangers (magnétoscopes, voitures,...). Bilan : cette politique de relance va être un échec économique important, le gouvernement va alors devoir dévaluer deux fois la monnaie, ce qui va également échouer. Dès lors, le circuit keynésien ne peut fonctionner que si on a en face une demande nationale solvable (par le pouvoir d’achat). On retiendra alors l’idée que les politiques économiques solitaires et sans coordinations aboutissent obligatoirement à l’échec. Le même gouvernement qui a mis en place cette politique vont devoir alors lancer à partir des années 1982-83 une politique de rigueur.

Le gouvernement à partir de 1982-83 va devoir mettre en place une politique de désinflation (ralentissement de la hausse des prix) compétitive. Pour cela,  on va également lancer la désindexation soit la coupe des liens entre la hausse des salaires et la hausse des prix et augmenter les taux d’intérêt, puis on va commencer à réduire le déficit budgétaire en baissant les prestations sociales. Jusqu’en 1982 on avait un rapport de 70% pour les salariés et 30% pour le profit, à partir de la politique de rigueur on va progressivement augmenter la part de profit avec un rapport à 65%/35%. Dès lors l’équilibre des finances publiques va être progressivement rétablie. Entre 1982 et 1993 l’inflation va passer de 14% à 2%. Mais l’aspect négatif sera l’augmentation du chômage (2M° en 1982, 3M° en 1993) et la baisse de la croissance avec -0,7% en 1993.

On va à partir de ces constats chercher les facteurs qui expliquent l’accélération de l’inflation et la baisse du potentiel de croissance à partir des années 1970 à l’origine de l’effondrement de l’âge d’or des « Trente Glorieuses ». Ceci va s’expliquer par l’action simultanée de la détérioration du mode d’accumulation et de répartition du modèle des « Trente Glorieuses » avec la disparition d’un environnement propice à un capitalisme monopoliste et la fin du leadership incontesté des USA.  D’une part l’évolution du cours de l’or sur le marché libre suite à la Guerre du Vietnam et la vigueur des investissement US directs à l’étranger (qui conditionne l’existence de l’étalon-or et du système de change) et d’autre part l’évolution des rapports de change entre les devises périphériques au dollar suivant l’état des balances de paiements  sont à l’origine de la déstabilisation du Gold Exchange Standard, et donc à terme de la fin du système de Bretton Woods. Les liquidités nécessaires aux règlements internationaux proviennent pour l’essentiel du déficit de la balance des paiements américaine (laquelle ne peut plus maintenir le cours de l’or), d’où l’apparition de vagues spéculatives sur les monnaies et l’envol du cours de l’or. Le Président Nixon le 15 août 1971 va donc devoir suspendre la convertibilité du dollar en or pendant un temps et prendre des mesures en faveur de la balance des paiements (-10% d’aide à l’étranger, +10% de taxes sur certaines importations) et de relance.

On va donc voir une réévaluation de certaines monnaies par rapport au $ et un élargissement des marges de fluctuations portées de +/-1% à +/-2,25% et en définitive, le système de Bretton Woods va s’effondrer en raison d’un manque de solidarité internationale. Le système est en effet attaqué de l’intérieur par l’action conjuguée de l’épuisement du mode de consommation et des gains de productivité, ainsi que l’influence croissante des politiques monétaristes. Aussi le ralentissement des gains de productivité s’explique par la tendance à la « désindustrialisation », en tant que moteur de la croissance durant les « Trente Glorieuses ». 


lundi 21 mai 2012

Illustration des propos



Suite à mes articles sur le fait qu'il n'y a PAS de choc des civilisations, je tenais à mettre en ligne cet épisode du Dessous des cartes qui a, d'une part servi de source d'inspiration pour ce sujet, et d'autre part permis d'étayer mon propos par le biais de ses exemples précis et relativement représentatif de la situation mondiale... 

A la bonne votre ! 

dimanche 20 mai 2012

La revue de presse de la Mouche #5 Les grands de ce monde...




Suite à la réunion du G8 et à la veille du sommet de l’OTAN, il devient de plus en plus important d’envisager quel avenir va dessiner dans les années à venir pour le monde contemporain. Sur des fonds de crise de la dette européenne – et de son volet croissance évoqué par notre nouveau président élu (qui d’ailleurs semble passer le test de la réunion internationale de haute volée avec brio, il est déjà intégré aux grands de ce monde herr Président !) – de retrait des troupes combattantes françaises d’Afghanistan, de sortie de la Grèce de la zone euro, de victoire de Chelsea sur Munich nous offrant cette superbe image d’explosion de joie de David Cameron, pas trop déçue Angela ? (petit aparté sans importance mais qui montre bien que plus les enjeux sont hudges, plus il est important de relâcher un peu la pression), et j’en passe et des plus belles, on peut alors commencer à envisager quel avenir se profile à l’horizon quant à l’évolution du monde. Aussi je vous propose ici de nous pencher sur quelques scénarios plausibles qui nous permettent d’envisager quel place va tenir le monde occidental (raaah je déteste cette expression « monde occidental » non mais franchement qu’est-ce que ça veut dire, se reporter à monde article d’hier d’ailleurs, un peu d’auto promo ne fait pas de mal) à l’aide de mes anciens cours de géostratégie, que je me permettrai de commenter, tant le langage riches en couleur de mon prof peut s’avérer compliqué pour quiconque n’a pas fait Normal Sup...


1. Restons positifs...
La prospérité économique et politique de l’Occident va s’accentuer car toutes les crises structurelles seront surmontées avec l’émergence d’un nouveau modèle économique plus écologique et égalitaire d’où la constitution d’une nouvelle classe moyenne pour redynamiser le capitalisme et la consommation dans la production des biens (selon l’exemple du fordisme). Par conséquent, les salaires vont se trouver en constante augmentation, créant ainsi une inflation maîtrisée par l’anticipation des entreprises (à la différence des crises liées aux chocs pétroliers dans les années 70). Mais un taux de chômage bas est nécessaire (d’après la courbe de Phillips selon laquelle au-delà d'un certain niveau de chômage, les salariés ne sont plus en position de force pour exiger une hausse de salaire ; le partage des gains de productivité s'effectue alors en faveur de l'entreprise) pour éviter la stagflation. Ce type de régulation économique se posant alors comme solution à long terme pour les crises du capitalisme avec un regain de l’importance des questions relatives à l’énergie.

Cependant, les anciennes puissances déclinantes (telles que la France, la Grande-Bretagne ou la Russie) vont émettre quelques réserves quant à cette émergence, notamment en ce qui concerne l’élargissement du Conseil de Sécurité de l’ONU, ce qui peut présenter des facteurs de tensions en dépit du fait que cette dernière va s’effectuer de manière plutôt pacifique (même si la crainte du terrorisme perdure). Dès lors les rapports de puissance vont s’équilibrer et les nouveaux pays émergents vont adopter des valeurs occidentales (notamment démocratiques) avec cependant des amendements à cette démocratie comme contrainte pour la sécurité de la part des pays développés en cas de crise (tel que le Japon de l’entre-deux guerres). De plus, la nature des régimes ne va pas fondamentalement changer, ainsi l’Occident va conserver sa prééminence de même que la coalition internationale va tout stabiliser au détriment de certaines libertés individuelles dans les phases transitoires, avec des redéfinitions des objectifs nationaux. Ce qui peut se caractériser par une compétition qui va s’amorcer entre capitalisme souple et forcé (comme par exemple en Chine, dont le poids économique et autoritaire va poser problème), ce dernier qui va se trouver dépassé par les fondements même de la croissance économique, d’où une sclérose progressive en raison de la hausse du niveau d’éducation des classes moyennes et de la transformation progressive des mentalités en faveur de la démocratie (le printemps arabe illustre très bien ce propos).

Mais vont également s’annoncer des risques liés au fondamentalisme religieux ou environnemental même si l’on considère que la liberté politique est nécessaire comme support pour les classes moyennes d’où un possible découplage entre l’Occident et le reste du monde en cas de situation chaotique. Pour les USA, le pacte de l’Atlantique à l’ordre du jour va rester/devenir véritablement important car il est avantageux d’avoir une Europe politiquement forte et sûre d’elle-même (de par défense des valeurs démocratiques chères au monde occidental). Aussi la révolution dans les affaires militaires et ses suites (révolution numérique) créent cependant des effets paradoxaux : loin de disparaître, les armes de destructions massives se multiplient comme réponse asymétrique à la dissymétrie structurelle croissante du camp militaro stratégique (en gros ça veut dire qu’on a de grandes concentrations de puissance et des pays moins forts qui se défendent comme ils peuvent). Les effets stratégiques sont  donc paradoxaux : les pays instables opposés à l’Occident vont mettre en place des stratégies afin de contourner qualitativement les USA (armes de destructions massives, guérilla,...) qui vont provoquer cette réponses asymétrique afin d’éviter un choc frontal (pas de guerre ouaiiiiis !).


2. On est dans la merde...
Un équilibre instable peut s’installer dans les zones intermédiaires (sur l’arc de crise : Moyen-Orient, Asie,...) du fait de pressions politiques et économiques. Ceci provoquant alors un effritement de l’ordre politique et social mondial et rendant ainsi plus difficiles les interventions extérieures en raison du chaos qu’elles pourraient engendrer (en terme de rentabilité, de cohésion sociale,...). D’où une montée du terrorisme et des tensions aux échelles nationales, puis internationales ; ces dernières principalement en ce qui concerne l’approvisionnement des matières premières (gaz, pétrole,...). D’où une superposition d’ilots économiques prospères, eux-mêmes entourés de zones de chaos ou en situation pré chaotique. Les deux parts du monde vont cependant entretenir des rapports par le biais d’activités internationales de nature variable :
1       Criminelles qui continueront de proliférer comme envers de la mondialisation
2       Politiques par le soutien de rébellion avec des visées sur les matières premières
3   Economique du fait de blanchiment ou noircissement d’argent ou bien d’alliance et de soutien économique.

L’Occident va alors s’isoler et s’affaiblir du fait de la  situation de crise qui s’installe, mais également de par la précarité généralisée et la baisse du niveau des classes moyennes. L’Europe pourrait alors connaître une très forte baisse de son poids politique et économique de par la disparité de sa population, de même qu’un essoufflement des innovations de par la baisse des crédits technologiques.  On aurait alors un développement de la menace asymétrique ainsi qu’une succession à un rythme accéléré de crises internationales aux effets cumulatifs qui seraient en mesure de déstabiliser la scène internationale avec des 
1     Crises économiques, favorables au protectionnisme
2     Divergences politiques
3   Plus grande médiatisation comme témoignage des événements mondiaux avec un fort retentissement psychologique, inhérent à l’impact des événements (composante éthico médiatique)
Se développeraient alors de nouveaux types de menaces utilisant les failles de mondialisation (attentats de grande envergure, développement de l’arme biologique,...), notamment de part la rapidité de la diffusion des informations. Il existerait dès lors une montée des exigences juridiques demandées aux puissances occidentales : la sensibilité de l’opinion publique peut  modifier l’issue politique, psychologique ou morale d’un conflit pourtant militairement remportés (comme les cas de tortures de prisonniers irakiens à Abu Ghraib, la guerre du Vietnam). Il faut en effet considérer qu’un élément tactique peut  avoir un impact militaro stratégique sur l’issue d’un conflit car plus de séparations entre les différentes perceptions des conflits. Aussi la multiplication d’échecs de ce type peut potentiellement affaiblir politiquement et économiquement l’Occident. Dans un autre registre, une cyber attaque de grande ampleur serait également en mesure de déstabiliser les systèmes économiques d’un pays, de même que ses systèmes de défense ; en particulier du fait de la dépendance accrue aux systèmes numériques.

L’enlisement du monde développé dans l’actuelle crise mondiale donc on n'apercevrait pas le bout, se compliquerait dans la redistribution des rapports de puissance et des cartes, renforcé encore par la raréfaction de certaines ressources naturelles pourrait alors conduire à une nouvelle guerre de haute intensité (à l’instar de la crise de 1929). Ce contexte de crise constituant alors un terreau favorable à l’usage de moyens asymétriques. Aussi une crise écologique majeure qui déstabiliserait la sphère sociale (transfert de populations,...), deviendrait également favorable à la montée de la conflictualité, tout en validant temporairement au nom de la situation, le retour à des systèmes politiques autoritaires.
Aussi ce scénario constituerait une rupture de la logique de la mondialisation par l’insécurité grandissante, également dans le secteur des transports (80% des échanges mondiaux se font par voie maritime, pouvant inciter au terrorisme, de même que la hausse du prix du carburant).


Voilà vous savez tout... hors il ne s’agit pas de se préparer à une future guerre mondiale ou à une implosion du monde contemporain, mais bien au contraire d’envisager des solutions et de secouer des mentalités, de plus en plus fermées malheureusement, puisque j’estime que les véritables transformations ne doivent pas provenir de réunions d’une poignée d’hommes et de femmes, mais bien au contraire doivent naitre dans la véritable force, je veux bien évidemment parler de l’opinion publique. Et comme dirait François Hollande, « le changement, il doit être à la hauteur des enjeux »...

vendredi 18 mai 2012

Interlude vidéographique

Il n'y a surement rien de mieux que le Dessous des cartes pour comprendre le monde qui vous l'entoure... Parole de Mouche ! 




En plus Jean-Christophe Victor a une voix fascinante je trouve... 

Le paradoxe de la civilisation occidentale




Dans le choc des civilisations, la civilisation occidentale rassemble tous les pays d’influence anglo-européenne, soit les pays marqués par d’une part, les cultures européennes diverses (latines, grecques, germaniques,...) et d’autre part, les cultures anglo-saxonnes avec en tête les Etats-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne. Géographiquement parlant, cette civilisation se compose de trois grands ensembles : l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande). Ces repères étant établis, intéressons-nous maintenant aux principales caractéristiques qui font que l’on peut regrouper sous la même chape ces grands blocs régionaux. 
Traditionnellement, quand on évoque ce modèle, on fait référence à des valeurs morales telles que la démocratie, le respect des droits de l’Homme et le libéralisme, peut importe sa nature (économique, politique,...). Ensuite d’un point de vue plus historique et anthropologique, la civilisation occidentale est caractérisée par une culture commune, principalement issue des héritages antiques grecs, latins pour une majeure partie ; puis dans une autre mesure aux traditions germaniques, scandinaves et slaves. Dès lors ces populations trouveront des points de rassemblement dans la langue (notamment par des ressemblances syntaxiques et phonétiques) ; dans l’architecture ; dans les arts et dans la philosophie, qui s’est développée quant à elle grâce à la Renaissance et la diffusion du savoir entre les différents pays européens. En effet, on constate de larges rapprochements intellectuels de part l’essor de la pensée en Europe, cette pensée qui va par ailleurs contribuer très largement au développement de la sociologie et de la pensée politique, pour finalement aboutir aux types de régimes (surtout parlementaire) tels que nous les connaissons. Retenons alors par exemple de grands esprits tels que John Locke, Emmanuel Kant, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau,... dont les concepts seront largement exportés dans le reste de cette fameuse « civilisation occidentale ».

Par ailleurs, si ces peuples se sont rapprochés grâce à la culture, ils vont partager également une histoire commune : depuis les conquêtes romaines, germaniques, les guerres moyenâgeuses, les révolutions industrielles ou conflits contemporains, le monde occidentale est marqué par un passé extrêmement riche. Or un premier paradoxe va apparaître, au sein même de la thèse de Huntington, à savoir, la séparation entre le monde occidentale et le monde latino-américain. En effet, d’un point de vue strictement culturel, ces deux blocs régionaux partagent plus depuis la découverte des Amériques au XVème siècle qu’avec les Etats-Unis d’Amérique. Aussi on peut supposer qu’il ne s’agit pas d’une divergence historique – puisque le passé de l’un a largement dépendu de l’autre – mais bien au contraire d’une question de développement et de richesses des nations.

L’Europe enfin, est quant à elle avant tout une réalité médiévale (et non antique) grâce à certaines pratiques communes :
1.    Les échanges qui vont se réorganiser très tôt avec la chute des Empires romains d’occident (et la montée de l’Islam) autour du continent dans sa dimension géographique, cloisonné au Sud par d’autres royaumes. Dès lors on note l’émergence d’un modèle économique capitaliste particulier avec la monétisation des échanges.  
2.    Des formes politiques innovantes où vont se développer de nouveaux types d’entités politiques qui administrent certains territoires permettant à l’économie de se développer, et donc de favoriser les vecteurs de puissance, puis aboutir à la notion de souveraineté.
3.    La diffusion du christianisme comme élément fédérateur (alors qu’il est issu de l’Orient) de ce continent dans la chrétienté et autour de Rome et du Vatican.
Mais malgré cela, on note une absence d’unification européenne à la fin du Moyen-Age vers le XVème siècle (avec par exemple la scission de l’Empire romain d’occident et d’orient pour ce qui est du catholicisme et de l’orthodoxie) car la papauté n’a pas pu unir sous un même chef les différents royaumes car ces nouvelles formes politiques sont beaucoup plus indépendantes et ne reconnaissent pas forcément l’autorité de l’Eglise. Tous les projets impériaux ont échoué en Europe, au-delà de la question carolingienne, puis avec le saint empire germanique des Habsbourg, sous Charles Quint,... malgré ces formes qui induisent une certaine cohérence entre les pays.
Aussi le paradoxe vient du fait que dès lors que la religion, principale force organisatrice de la civilisation occidentale va régresser, l’Europe va connaître le débuts de son extension (avec l’imposition d’une langue nationale,...), comme mue par une sorte de compétition entre royaumes, et à l’époque moderne, les USA incluses dans le même bloc que l’Europe semble vouloir entretenir les conflits dans les Balkans comme source de déstabilisation afin d’asseoir sa domination. 



mercredi 2 mai 2012

America is back !






Deux films en deux jours, je ne suis pas loin d’établir un nouveau record du monde de temps passé dans les salles obscures ! Voilà, la météo n’étant pas favorable à la promenade en extérieur et autre activités de plein air, j’ai décidé de m’enfermer dans le noir afin d’aller voir (noter la richesse du vocabulaire) deux films à grand spectacle – ma foi – fort distrayants, à savoir Avengers et Battleship... Autrement dit, deux films où encore une fois, sans les américains, nous pauvres mortels, nous serions décédés ou aurions été asservis dans d’atroces souffrances face à des extraterrestres hostiles à la survie de notre espèce. Vous l’aurez donc encore une fois, bien compris, deux supers productions hollywoodiennes, rehaussant ce fabuleux complexe de supériorité que peut avoir ce peuple d’outre-Atlantique vis-à-vis du reste de ses semblables, dans le sens où sans eux, leur perfection tactique et leurs armes super développées, on peut sans doute estimer que la race humaine aurait fini par s’éteindre tant elle est faible et mal protégés face à toute menace, qu’elle soit interne (superbe référence à la Corée du Nord dans Battleship) ou venue d’ailleurs... Donc comme toujours, sans plus de transition, mon cher Allociné, que peux-tu nous dire sur ces deux films, qui, encore et toujours, ont du coûter un bras, une jambe, et j’ai envie de dire, une couille ! D’ailleurs je le dis, une couille !


Avengers
Lorsque Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D., l'organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents.
Les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble, et non les uns contre les autres, d'autant que le redoutable Loki a réussi à accéder au Cube Cosmique et à son pouvoir illimité...

Battleship
Océan Pacifique… Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance. Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de destruction inimaginable.
Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ?
A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît.
La bataille pour sauver notre planète débute en mer.


Commençons par Avengers : et bien la grande qualité des films Marvel, c’est de faire, la plupart du temps, des films relativement sympathique et plutôt bien foutu. C’est largement le cas ici puisqu’on nous présente un film à la fois drôle, scénaristiquement pas trop mal et très réussi en ce qui concerne le travail d’effets spéciaux. Non pour l’instant, sans en faire mon nouveau film de super héros préféré, je n’ai pas trouvé de défaut majeur à ce film, si ce n’est la capacité – caractéristique de la plupart des films à grand spectacle – à faire de grandes leçons de morale sur des thèmes un peu trop simplistes tels que l’amitié, l’humilité, le courage, et j’en passe et des meilleurs... Aussi on peut parler ici d’un bon petit (doux euphémisme) film, très facile à regarder et qui fait passer un bon moment tant les scènes de tatanes sont impressionnantes et tant cela peut faire plaisir aux plus grands fans de super héros de voir réuni en un même film, que ce soit Iron Man, Hulk, ou encore Thor, interprétés par des acteurs au top de leur forme (petit big up pour Jeremy Renner qui continue à m’impressionner après le très bon Démineurs).

Ensuite passons à un film qui m’a beaucoup moins plu, je veux bien sur parler de Battleship... Effectivement, si les scènes de batailles navales – trop peu nombreuses à mon goût – sont très bien faites, ça cause beaucoup trop, de sujets vus, revus et encore vus à nouveaux (notez le vocabulaire qui marque la redondance de la parole dans le film) ; les personnages sont caricaturaux, avec des traits de caractère exagérés et on remarque beaucoup trop de longueur dans ce film, qui m’a fait m’agiter à de nombreuses reprises dans mon fauteuil, ce qui peut généralement traduire mon ennui... Mais le film n’a pas que des défauts, et ce qui m’a marqué, c’est que pour la première fois dans l’histoire du film d’invasion extraterrestre, point de bouclier protecteur autour de l’ennemi, il s’agit d’humanoïdes, proches de l’être humain, et leurs vaisseaux explosent quand il se prennent une bombe sur le coin de la gueule ! 

mercredi 11 avril 2012

Meet the History of French elections


A à peine dix jours du 1er tour des élections, il est grand temps de faire un petit bilan de la campagne présidentielle qui a joyeusement (ou pas) animé notre pays depuis le début de l’année. On a donc eu droit à des enguelades par médias interposés, des programmes électoraux plus ou moins loufoques, le suspens le plus pourri de l’histoire du suspens (vous voyez tous à qui ou quoi je fais référence j’espère, sinon c’est que vous avez vécu dans une grotte jusqu’à ce jour ou bien ?), et j’en passe et des meilleures. Cependant la presse française a – il me semble – suffisamment déblatéré/fait l’éloge/raconter un tas d’inepties sans noms au choix sur le sujet, on va donc s’intéresser ici à ce qu’a bien pu raconter la presse étrangère sur cette période haute en couleur de la vie de notre belle République... Oui parce que c’est bien beau de parler impunément de la vie des autres, notamment en ce qui concerne les élections américaines, mais maintenant voyons voir ce que l’on peu bien raconter chez nos voisins ! Pour cela, j’ai choisi d’étayer mon propos avec trois articles d’internet issus respectivement du New York Times américain, du Guardian britannique et de la Voix du Peuple chinoise ; soit trois des quatre pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU qui ont donc tout intérêt à suivre respectivement de près les modifications politiques de leur homologue.


Commençons par le New York Times : haut monument de la presse mondiale, ce journal s’intéresse principalement aux tribulations opposant Nicolas Sarkozy, le président-candidat qui a accompagné Barack Obama dans la gestion des crises mondiales actuelles ; et François Hollande, alias the Challenger socialiste ! Effectivement, peu habitués au multipartisme à la française, les américains tendent plus à se concentrer sur les grands partis tels que l’UMP et le PS, qui pourraient à une moindre échelle représenter leur partis Républicains et Démocrates ; à croire qu’il n’y a pas un réel intérêt à évoquer les petits partis français, qui pourtant – tous sondages cumulés – obtiennent des intentions de vote cumulées supérieures à celles des plus grands (avec quand même une petite ligne consacrée à François Bayrou, médisante que je suis !)... Ces considérations ainsi faites, que dit réellement ce journal à propos de cet événement capital dans la vie politique de notre si joli petit pays ? Et bien en réalité pas grand-chose : il s’agira ici de faire l’apologie de la joute à coups de grenades verbales qui oppose les deux candidats en évoquant les différents pics qu’ils s’envoient mutuellement plutôt que d’un article de fond qui analyserait les conséquences sur les relations diplomatiques France/USA en cas de passation de pouvoir. Vous l’aurez donc compris, on a droit avec le New York Times à une chronique people de l’Elysée, je cite (véridique !) : « Mr. Sarkozy sees himself as a street fighter up against a weak opponent who lacks guts (...) At the same time, to moderate Mr. Sarkozy’s image as a man who loves the wealthy, his wife — the singer, former model and new mother Carla Bruni-Sarkozy — has been giving interviews describing the couple as stay-at-homes who like watching movies and cooking shows on télévision ». Vous l’aurez donc compris, nos voisins d’outre-Atlantique, friands de reality shows, tendent à mettre sur un pied d’égalité politique intérieure et vie privée du président-candidat, avec pourtant une tendance à oublier la neutralité journalistique à son sujet... Bah oui, tant qu’à faire, autant soutenir un candidat qui leur est plutôt favorable... 

Suite aux considérations américaines, que pensent de ce grand bordel nos amis britanniques du Guardian ? Et bien là, on a un propos totalement différent, qui lui est plutôt consacré à notre candidat révolutionnaire Jean-Luc Mélenchon, joliment surnommé « the poetry-loving pitbull of anti-capitalism » avec une évocation relativement bien tournée du tsunami rouge qu’il arrive à déclencher en France, et qui tend à secouer dans leurs fondations les grands partis. L’humour anglais ne fait pourtant pas – contrairement aux apparences – de favoritisme envers le candidat du Front de Gauche, mais analyse avec un certain flegme les retournements d’opinions que l’on peut observer au sein de la classe électorale française. Il s’agira donc ici d’expliquer la situation politique, économique et sociale de la France à l’heure actuelle afin de justifier la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon en tant que partisan d’une nouvelle révolution, après celle de 1789 semble-t-il, à la manière dont l’avait fait en une autre époque les observateurs et philosophes anglais à propos de notre Grande Révolution... je cite « Mélenchon whipped up the crowd with promises of a civic insurrection to crush aristocracy and privilège », cela ne vous rappelle rien ? Sieyès, L’Esprit des Lois ? Toujours pas ? Aller hop retournez tous en cours  et vous finirez par comprendre cette tradition qu’on les britanniques à toujours s’intéresser de près aux grands mouvements sociaux français ! 

Enfin, quelque chose de bien moins lyrique avec l’article chinois de la Voix du Peuple. Mais avant cela, petit aparté, ne comprenant en aucun cas le chinois, vous non plus d’ailleurs je suppose, toutes les citations de cet article seront en français dans le texte, et ne reflèteront peut-être pas exactement les propos des journalistes qui ont écrit ce papier. Et bien pourtant, malgré cela, on peut observer dans cet article qu’en Chine, on aime les chiffres, les sondages bien réglés et les données objectives, dignes d’un des plus beaux articles de Wikipédia, je cite « Selon le web en chinois de Radio France Internationale (RFI), à la demande de « France Télévision » et de « Le Monde », la société française d'enquêtes par sondages TNS Sofres a effectué du 30 au 31 mars dernier, un sondage par téléphone auprès de 881 personnes. Dans l'enquête rendue publique, Nicolas Sarkozy (29,5%) creuse l'écart avec François Hollande qui arrive en deuxième position avec deux points de recul. Au premier tour du scrutin, le vote d'intention en faveur de ce dernier est de 27,5%. Il est indiqué dans les reportages que les enquêtes d'autres instituts ont effectivement toutes donné l'avantage à Nicolas Sarkozy au premier tour du scrutin, mais que les résultats du dernier sondage TNS Sofres revêtent en fait une signification intentionnelle. » Mais malgré tous ces chiffres et toutes ces données, il semble qu’en Chine aussi, à l’instar des Etats-Unis, on aime le président-candidat Nicolas Sarkozy, et donc en fait, qu’on aime pas réellement le changement de gouvernance, ou encore, prendre parti pour l’opposition, je cite à nouveau « D'après les analyses faites jusqu'ici, la tuerie de Toulouse n'a pas produit une grave et grande conséquence sur l'élection présidentielle et la raison principale c'est que la propagande électorale de Nicolas Sarkozy, dynamique, combative et remplie de vitalité, a produit une bonne impression sur une partie des électeurs qui l'accueillent positivement ».


Voilà vous savez tout, à savoir que malgré cette analyse, vous ne savez toujours rien (Platon Power !)... Effectivement, il semblerait que contrairement à la presse française au sujet de nos élections (ou celle des autres comme ça pas de jaloux), la presse étrangère est, soit plus frileuse, soit plus sceptique en ce qui concerne le déroulement de nos élections et des différentes campagnes électorales qui, parlons franchement, reste un grand mystère institutionnel même pour la plupart de compatriotes... 



vendredi 6 avril 2012

Les sympathisants ne craignent pas la pluie - Meeting de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse

"La France n'est pas une nation occidentale, c'est une nation universaliste !" Jean-Luc Mélenchon


Après sa très réussie prise de la Bastille le mois dernier, le candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a réitéré son exploit hier soir à Toulouse sur la place du capitole, et votre serviteuse était présente pour couvrir l'événement ! 

Alors sans transition, voici les quelques photos et vidéo de ce meeting que j'ai pu prendre hier, et qui témoigne bien de l'engouement populaire qu'arrive à faire naitre cet orateur né !  






La sénatrice communiste dont le nom m'échappe









Difficile d'approche l'homme du jour avec cette foule compact rassemblée place du Capitole...




Christian Piquet, premier à prendre la parole (après la porte-parole du Front de Gauche)



Et bien que dire de ce meeting, beaucoup de bonnes choses, notamment sur l'emploi ou sur (une partie) de la politique étrangère de la France, et plus particulièrement au sein de l'ONU... Mais également des choses à la con, un peu utopistes, un peu trop proche de la vision communiste de la République, toujours à propos de la politique étrangère de la France, et sa place dans l'Union Européenne (sortir des traités européens ?  Ben voyons). 
Mais bon un bilan de ce meeting relativement intéressant, Mélenchon est un orateur de génie, dont l'enthousiasme et les convictions savent convaincre les foules ! 

Et je vous oriente vers le site de Jean-Philippe Touzot qui a pu prendre de très belles photos de cet événement, et plus particulièrement de la captivation dont ont fait preuve les militants...




jeudi 5 avril 2012

Entendez-vous, réconciliez-vous avec les mathématiques !

Si comme moi, vous avez suivi une série littéraire à l'école (ou si vous êtes nul en maths, ça n'empêche pas de se bouffer du scientifique), voici une petite vidéo ludique qui pourrait vous réconcilier avec les statistiques, et accessoirement changer un peu votre vision du développement humain !

C'est ici qu'on clique ! 



et pour les bilingues...


jeudi 22 mars 2012

La revue de presse de la Mouche #4


Toulouse, ville en état de siège...

Pour ceux qui me connaissent dans la vraie vie réelle et matérielle, ce fut un déchirement de partir à la campagne, dans la belle ville rose (enfin les briques sont rouges) de Toulouse. Or depuis quelques jours, sévissait un criminel machiavélique, heureusement mis hors d’état de nuire ce matin par les forces de l’ordre. Mais malgré l’efficacité (dans le sens qu’ils ont fait leur travail rien de plus) du RAID et de la police, Toulouse ressemblait plus à une ville fantôme depuis quelques jours qu’à une grande ville de province en pleine expansion... Cependant il ne s’agit pas ici d’évoquer la crainte des habitants et l’état de siège qui semblaient régner, mais bien plutôt de relancer le débat sur le terrorisme international, ayant plus tendance à stigmatiser certaines populations, tout en en victimisant d’autre (oui je sais... victimiser n’est pas dans le dico mais bon on s’est tous compris). Parallèlement, un événement fort fâcheux survenu dans ma chère capitale quelques jours plus tôt me permettent d’étayer mon propos : la mise en quarantaine de l’un de mes collègues d’école suite à des propos antisémites qu’il a pu tenir, suivis par un choc frontal façon combat de titans avec un autre de mes camarades...

Voilà, voilà, après cette mise en contexte, que peut-on dire de tout cela ? Et bien on peut ici mettre en rapport deux notions distinctes, mais qui risquent cependant de faire grand bruit dans les jours à venir (en référence à la campagne présidentielle) : l’identité nationale et l’identité culturelle. Si dans les tueries de Montauban et Toulouse les cibles appartenaient clairement à ce que certains de nos compatriotes appellent « des minorités visibles » et le tueur prétendait agir au nom de la cellule terroriste la plus crainte, haïe, pourchassée, et j’en passe, au monde (tout le monde voit de quoi ou de qui je parle ? Pas besoin de développer ? Parfait !), on a clairement affaire ici à un fou furieux justifiant ces crimes au nom encore une fois, du concept totalement abstrait qu’est la religion (encore, ceux qui me côtoient connaissent parfaitement ma position par rapport à la supposée existence d’un être supérieur). Mais si ce terrible incident dans la vie du pays s’apparente bien plus à une véritable tragédie nationale, il risque cependant d’accentuer le phénomène de sectarisme et de nationalisme, prôné par un certain parti en course pour l’Elysée. En effet, en tant que mise en garde, il semble bon de rappeler que d’une part le fondamentalisme n’est pas LA composante principale de certaines religions, cela ne sert donc à rien de culpabiliser une certaine population au nom d’une bande de malades mentaux ; et d’autre part l’indifférence criante de certains face à des injustices de plus en plus visibles envers d’autres correspond AUSSI à une forme de rejet. Alors oui, Hollywood (ou le cinéma tout court d’ailleurs), la littérature, les témoignages d’anciens des camps,... ont saigné jusqu’à la moelle le souvenir de la Shoah jusqu’à l’indigestion, mais rien ne justifie, même plus d’un demi-siècle après les fait, le déni de la réalité ou la condamnation d’un culte ! Enfin bon, j’ai fini mes élucubrations sur la tolérance, commentons maintenant l’impact des tueries de Toulouse et Montauban sur la société civile. Apparemment, la populace du Sud vit mal le fait que ce genre d’incident ait pu arriver chez eux, et ressurgit  par la même occasion le souvenir de l’usine AZF, ce qui tend à leur faire croire qu’ils vivent dans une ville maudite (y’a qu’à voir les rues, on se serait cru en pleine guerre civile). Alors là, il s’agit de faire la part des choses en ce demandant si ces événements, aussi tragiques soient-ils, n’ont pas été instrumentalisés, puis exagérés par la classe politique en pleine période électorale du fait de leur connotation raciste, alors qu’ont lieu régulièrement non loin de là, dans la ville phocéenne pour être précis, des tirs à l’arme lourde dans des quartiers dits « difficiles » qui eux aussi, méritent toute notre attention...