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mercredi 22 février 2012

L'exercice du pouvoir


Cette semaine, tir groupé sur deux films que j’ai vu récemment et qui globalement traitent du même sujet, à savoir : La dame de fer & La conquête.





Ce week-end, dans ma grande fatigue et ma flemme aigue d’aller me retourner la tronche dans un bar, je suis allée au cinéma voir donc La dame de fer, film tout récent traitant de l’accession au pouvoir en Grande Bretagne de Margaret Thatcher. Par conséquent, il m’a semblé judicieux de me lancer par la même occasion La conquête, film un peu moins récent (mais pas bien vieux non plus) traitant de l’accession au pouvoir en France de Nicolas Sarkozy. Notez d’ailleurs qu’en pleine période électorale, ce genre de biopic sur « les grands de ce monde » est plus que d’actualité. Enfin bref, une fois n’est pas coutume, avant de vous délivrer mon perpétuel commentaire sur ce que j’en ai pensé, voyons d’abord ce que l’ami Allociné en dit de son côté :


Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd’hui disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.

6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent: elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse. La conquête : L'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.


Voici, maintenant que les bases sont posées, faisons d’abord un petit topo global : au premier abord, ces films ne sont pas spécialement centrés sur la politique menée par ces deux chefs d’Etat, mais bien plutôt sur la manière dont ils ont pu exercé leur politique avec un dénominateur commun important : l’impact de la quête du pouvoir public sur la vie privée. Aussi on cherche à humaniser ces deux personnages médiatiques en faisant état de manière relativement intrusive de leurs relations conjugales, professionnelles ou encore vis-à-vis d’eux-mêmes. Par conséquent on se retrouve face à des personnages en proie à des doutes, à des échecs aussi bien personnels que professionnels et luttant en permanence contre leurs détracteurs ; et s’il y a bien une chose qui ressort de ces deux films, c’est la manière dont deux personnalités très controversées et réformatrices face à leurs homologues vont réussir, peut importe la façon, à accéder aux plus hautes fonctions de l’Etat. D’un point de vue purement scénaristique, on se trouve également dans les deux cas dans des schémas relativement similaires : celle du souvenir ! C’est simple, ça permet d’établir rapidement une relation de cause à effet entre ce qui est et ce qui a permis d’être en fonction d’un enchainement d’événements (voyez la pertinence de la tournure de cette phrase !).  Ensuite, on peut presque faire un amalgame entre Mme Thatcher et le Commander de toi internaute, dans la mesure où on a cherché à montrer des personnalités fortes, affirmées, pas toujours judicieuses dans leurs choix mais fortes de convictions et d’une volonté inébranlables face à des gens qui tel, le cafard sur le mur de la douche, cherchent à les écraser. Donc voilà, plus que l’impact politique, on s’intéresse principalement au drame (dans sens cinématographique du terme) humain et ce que la recherche du pouvoir à tout prix peut impliquer pour de grands ambitieux. Aussi, intéressons-nous d’un peu plus près au cas par cas de ces deux films, dans l’ordre où je les ai vu :

La Dame de fer d’abord, on assiste à une remarquable performance de Meryl Streep qui arrive très bien à reproduire le côté dragon de Margaret Thatcher : c’est une femme de pouvoir, affirmée, ambitieuse et qui ne s’en cache pas ! A partir de là, la réalisatrice va principalement mettre l’accent sur deux composantes de ce personnages haut en couleur : d’abord l’impact, nucléaire dirons-nous, de l’arrivée à la tête du parti conservateur, puis au pouvoir d’une femme en Grande-Bretagne ; car si les standards paritaires ont changés en vingt ans, il s’agissait bien d’une petite révolution à cette époque. Ensuite, en plus de la femme forte, on insiste bien sur la vulnérabilité de ce personnage, soutenue envers et contre tout par son mari et qui fini par perdre la raison, tout en étant hantée par les regrets et les sacrifices que son élection ont impliqué, notamment sur sa vie de famille et sa relation avec ses enfants. En conclusion, j’ai bien aimé ce film, qui permet de découvrir celle qui à son époque, est devenue la femme la plus puissante du monde ; mais malgré ces nombreuses qualités, on peut peut-être reprocher une approche très tranchée de la vie de Margaret Thatcher, qui insiste plus sur les événements liés à l’IRA, à la grève des ouvriers et à la guerre des Malouines, donnant l’impression de le pays est en proie à la guerre civile, plutôt que les accomplissement de cette femme qui, assurément, a marqué l’histoire.

En ce qui concerne La conquête, et bien ce qui est intéressant c’est la façon dont les acteurs ont réussi à transmettre l’ambiance présidentielle de 2002 à 2007, à la manière d’un véritable thriller à la sauce David Fincher. Mais pourtant, le film a tendance à tomber dans la caricature : la gauche est pleine d’incapables, la droite est pleine de pourris, et au milieu de tout ça, gesticule un petit personnage qui s’apparente plus à un roquet qu’à un véritable politicien, puis un futur présidentiable. Aussi, le réalisateur va très largement insisté sur la relation entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, puis avec sa propre femme, Cecilia étant présentée ici comme le véritable moteur de la campagne présidentielle. En d’autres termes, on ne saurait définir ici la part de réalité dans les rapports de pouvoir entre les différents membres du gouvernement, de même que les véritables rivalités qui peuvent secouer la majorité et la part de l’opinion publique dans le débat présidentiel. Bref, la classe politique est-elle vraiment si désintéressée du sort du peuple et des conséquences de leurs décisions ? Le mystère reste entier dans La conquête, et ce malgré les remarquables performances de Denis Podalydès et Bernard Le Coq, qui donnent vie avec une certaine justesse à la véritable nature de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. 

dimanche 19 février 2012

La revue de presse de la Mouche #3



Aloooooors, de quoi qu’on va bien pouvoir parler en cette fin de semaine ?

Et bien c’est simple, hier le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé sur TF1 sa candidature à sa propre succession. Aussi, étant donné que l’actualité ne donne rien de plus d’intéressant cette semaine, on va parler de ça... Non j’déconne ! Plus sérieusement, on va surtout évoquer le cas de la crise syrienne, soit un soulèvement populaire instigué par le printemps arabe et démarré en février 2011, à l’encontre du président/dictateur Bachar el-Assad. Effectivement, depuis presque un an, des vagues de manifestations secouent le pays et affolent la presse mondiale tant la situation continue à s’envenimer à mesure que les jours passent. Et oui, car plus le peuple réclame le départ du président et l’instauration de la démocratie, plus le régime s’enfonce dans un déchainement de violence envers les manifestants, si bien que l’ONU – qui sachons-le, n’a pas peur des mots – commence à qualifier les exactions du dirigeant comme des « crimes contre l’humanité » (il risque donc de rejoindre à terme le club très fermé des « plus grands connards de l’Histoire », où figurent déjà les Saddam, Pol pot et autres raclures de bidet nazies...).  Mais si la presse évoque principalement les bombardements et autres actions militaires pour mater la rébellion, nous tenterons de nous placer ici du côté du droit international, et surtout les solutions qui pourraient éventuellement être adoptées. Aussi, avant d’entrer dans le vif du sujet, replaçons ledit sujet dans son contexte. La Syrie est un Etat républicain (ouais et moi je suis archevêque) dirigé donc depuis 2000 par Bachar el-Assad, qui a succédé à son père Hafez el-Assad, avec à la tête de l’Etat le pouvoir inconditionnel du parti Baas. Mais toi derrière ton écran tu te demandes surement « c’est quoi exactement le parti Baas ? ». Et bien mon ami, le parti Baas est un parti politique (sans blagues ?) chiite qui a, à l’origine, comme objectif l’unification de tous les peuples arabes dans un même pays. Par conséquent, dans ses fondements institutionnels, la Syrie se rapproche politiquement de la vision égyptienne de Nasser, qui en 1958 voulue rassembler le monde arabe dans une grande République Arabe Unie. Aujourd’hui cependant le régime a tout abandonné de son idéologie première, notamment l’unification arabe, pour ne conserver que la conception autoritaire du rôle de l’Etat, principalement en ce qui concerne le contrôle des médias et de l’économie (effectivement, les 5% de croissance n’ont été redistribué qu’à 0,05% de la population, dont l’entourage du président el-Assad). Par conséquent la proposition de référendum sur le projet de Constitution le 26 février prochain peut passer pour une ultime gesticulation du régime avant d’essayer de gagner du temps.

Maintenant que les fondations sont posées, la révolution syrienne – puisque c’est là notre sujet – est un mouvement populaire visant à la chute du régime en place et qui a profité de l’appel d’air des contestations similaires ayant eu lieu en Tunisie et en Egypte. Mais si dans ces deux pays susnommés, les dirigeants ont vite compris qu’il était plus sage de lâcher l’affaire, le parti Baas en la personne d’el-Assad a opté pour la voie de la répression sanglante et barbare afin de se maintenir en place. Et comme Big Brother is watching you partout dans le monde, la communauté internationale a très rapidement et vivement réagie, avec des réactions pour le moins... mitigées. Par exemple, la France (avec intrinsèquement l’Union Européenne) et les Etats-Unis, pays dont la tradition diplomatique est à haute valeur ajoutée, opteraient pour un plan de sortie crise façon Libye ; tandis que d’autres tels que la Russie ou la Chine prône plutôt l’inaction (double véto dans ta gueule !), voire éventuellement la négociation pacifique avec le régime, histoire de leur permettre surement de décamper sans anicroches. Et malheureusement pour les populations, le respect du protocole dans les processus de négociations diplomatiques semble parfois plus important que la sauvegarde de tout un pays. Aussi le problème n’est pas forcément de savoir comment s’organiser, mais plutôt de décider, et tout ça, dans l’application la plus parfaite du droit international...

Système plutôt étrange que ce droit des Etats, qui selon les critères qui le définissent ne peut s’appliquer que selon le bon vouloir des nations. Prenons par exemple le cas de la Charte des Nations Unies : si les principes premiers défendus sont la protection de la souveraineté des Etats (soit la liberté de faire ce qu’ils veulent sur leur territoire), on n’hésite pourtant pas à envoyer des troupes de « libération » dans des pays où la situation est, comme qui dirait nuisible, et ce par le biais de la toute puissance du Conseil de Sécurité ! Mais si les intentions peuvent être louables et le massacre de tout un peuple scandaleux, le droit des Etats semble trop aléatoire pour aboutir à des résultats réellement concrets et a été l’objet de vives critiques lors de toutes les révolutions dans les pays arabes. En effet, le Conseil ne peut intervenir qu’en cas de rupture de la paix ou de menace pour l’intégrité d’un Etat... Alors que faire quand une population décide par elle-même de remettre en cause ses institutions ? Et que faire en cas de blocage politique et diplomatique ? La Chine et la Russie ne reconnaissant pas les manifestants comme des interlocuteurs plausibles pour un éventuel plan de sortie de crise, et la répression s’avérant de plus en plus violente, le dernier espoir reviendrait alors à l’influence de l’opinion publique, surement l’un des derniers bastions de la liberté et du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes face à des structures étatiques qui, soucieux de préserver leur influence et leurs intérêts, refusent de s’impliquer – voire de valider – dans un soutien de la volonté des populations. 



dimanche 12 février 2012

En attendant lundi...

Et oui, demain c'est lundi, et pour la plupart du commun des mortels ça signifie "boulot" ! Donc internaute, si tu passes par ici à cette heure précise et que tu as un peu de temps devant toi, jette un coup d'oeil là-dessus, ça devrait peut-être t'intéresser : 







Voilà tout et à bientôt ! (soit dit-en passant internaute de mon coeur, sur cette chaine de vidéos tu trouverais les cinq autres parties de cette série de documentaire, jette un coup d'oeil à l'occasion !)




vendredi 10 février 2012

La revue de presse de la Mouche #2 Edition spéciale !



« Chaque civilisation a les ordures qu’elle mérite » Georges Duhamel



   Mes salutations distinguées internaute !

  Cette semaine, voici une revue de presse un peu particulière puisque je vais me servir d’un fait d’actualité, ou plutôt un propos qui a fait l’actualité afin de développer un propos qui, selon moi, mérite un moment d’attention. Pour les plus perspicaces d’entre vous, vous l’avez surement compris, je vais bien évidemment allusion à la déclaration massue du Ministre de l’Intérieur (et donc maire de ma ville) Claude Guéant, à savoir : « toutes les civilisations ne se valent pas ». Replacée dans son contexte, cette intervention faisait (bien entendu) référence au phénomène d’immigration en France, et à ce supposé sentiment des français qui – je cite – « (...) ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale. », mais peut induire une interrogation particulière sur la notion même de « civilisation ». Outre le débat sur le racisme, la ségrégation raciale ou le nationalisme qu’ils impliquent, sujet particulièrement sensible en période électorale, ces propose peuvent supposer (à tort (double parenthèse : ceci est mon point de vue, il n’engage que moi)) qu’il serait possible d’établir une classification qualitative, quantitative aussi, de la diversité culturelle mondiale. Aussi, internaute ma grenouille, décortiquons-en ensemble ce concept, devenu très à la mode dans la géopolitique contemporaine pour expliquer les tribulations des relations internationales, par un exposé en plusieurs points (et surement en plusieurs articles, suspens, suspens !).
   Mais avant de nous lancer corps et âmes dans l’étude même de ce phénomène, le terme de « civilisation » va s’inscrire dans une problématique sémantique notoire. Autrement dit, il faut savoir quelle définition on peut mettre derrière. Et bien pour cela, sans détour et sans chichi voici la réponse la plus indiscutable qui va rassembler tout le monde derrière, oui j’ai bien dit TOUT LE MONDE, car voici pour vous derrière vos écrans, la définition du Larousse !

  Alors, voyons ça... Le terme civilisation est un dérivé indirect du latin civis signifiant « citoyen » par l'intermédiaire de « civil » et « civiliser », et a été utilisé de différentes manières au cours de l'Histoire, mais également dans le dictionnaire, qui en donne trois définitions potentielles :

Action de civiliser un pays, un peuple, de perfectionner les conditions matérielles et culturelles dans lesquelles vit un peuple  (ex : la civilisation de la Gaule par les Romains).

Ensemble des caractères propres à la vie intellectuelle, artistique, morale, sociale et matérielle d'un pays ou d'une société : (ex : la civilisation des Incas)

État de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres (voir Francis Fukuyama : la Fin de l’Histoire et le triomphe de la civilisation occidentale, soit la victoire du libéralisme).

  Voilà, maintenant que nous sommes dans le vif du sujet, mon exposé va principalement s’intéresser à la thèse soutenue par Samuel Huntington, qui justifie le monde d’une façon bien particulière. Aussi, mon propos sera de démontrer qu’il a tort :

  En 1996, Samuel Huntington, professeur de sciences politiques à l’université de Harvard, publie un essai très controversé : le « Choc des civilisations ». Ici, il explique que l’ensemble des conflits mondiaux aurait changé d’aspect depuis la chute du mur de Berlin et la dislocation de l’URSS dans les années 90. D’après sa théorie, nous serions confrontés à une nouvelle structure organisationnelle du monde, celle-ci qui ne reposerait plus sur des contentieux d’ordres politiques, économiques ou même idéologiques, mais culturels et civilisationnels.
   A partir de ces constatations, Huntington propose alors un découpage géographique de la planète en une poignée d’ensemble régionaux accolés les uns aux autres et qui représenteraient respectivement une grande civilisation. Les pays faisant parties d’un même ensemble coopèreraient mieux les uns avec les autres puisqu’ils partageraient des affinités culturelles ; tandis que des tentatives de rapprochements inter-civilisationnels serait voués à l’échec. Dès lors, Huntington va distinguer neufs « grandes civilisations » : la civilisation occidentale (Australie et Nouvelle Zélande incluse) ; la civilisation latino-américaine ; pour le monde asiatique les civilisations bouddhistes, chinoise et japonaise, la civilisation hindou (qui comprend seulement l’Inde et le Sri Lanka) ; la civilisation russe (ancienne civilisation orthodoxe incluant une partie des Balkans) ; le monde musulman (qui va de l’Afrique de l’Ouest à l’Indonésie) et enfin, la civilisation subsaharienne. Ces grands ensembles culturels, répartis sur le globe de la façon suivante :




 Ainsi les conflits interviendraient dans des zones de contact entre ces blocs culturels. Mais cette façon d’appréhender les relations internationales s’avère assez réductrice : on peut en effet considérer que cela aurait tendance à masquer les faits, et donc l’Histoire.

Voilà, comme disait Churchill en son temps "c'est la fin du commencement", pour ceux qui sont arrivés jusque là, excusez mes phrases à rallonge et à bientôt pour un prochain épisode. 

mardi 7 février 2012

♩ Assassins de la Polisse ♬




Où comment j’ai aimé un film d’intello aux multiples prix dans tous les grands festivals de cinéma.

Un film primé à Cannes (ou même nominé), sauf exceptions c’est très vite catalogué comme film d’auteur, ce qui signifie pour les puristes un film imbuvable et profondément chiant et que, généralement, j’aime pas trop (non mais regardez le gagnant à Cannes l’année dernière : ça craint !). Et bien c’est dans cet état d’esprit réfractaire que j’ai fini par m’installer devant le monument (selon la critique) de Maïwenn : Polisse. Et bien ma foi, mon scepticisme a été puni : le film est très réussi et plutôt bien interprété. Donc voilà, encore une fois sans transition, cher allociné, quel résumé officiel nous fais-tu de ce film ?

Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

En dehors du quotidien plutôt glauque de la Brigade de protection des mineurs, on va dans ce film s’intéresser principalement au drame (parce que oui « drame » est le mot le plus adapté, c’est profondément dramatique ce film, ça rend un peu même dépressif) humain. Les agents de la brigade ont l’air d’en chier et toi, seul face à ta télé, ton ordi (bouuuh pas bien ! Le streaming c’est le maaaaal !), ton Ipad, ton écran de ciné,... et bien t’en chies avec eux. Bref, c’est cru, c’est beau, c’est puissant, et t’y crois ! Toute la thèse du film va alors reposer sur la meilleure façon de concilier une vie privée, qui s’en trouve rapidement ébranlée jusque dans ses fondements les plus fondamentaux, avec la démonstration quotidienne de la misère humaine, ce que parviennent du reste à exprimer de la plus belle manière possible Karin Viard  dans son rôle de fraiche divorcée et Marina Foïs dans celui de flic psychorigide et anorexique. Parce que oui, des enfants qui crèvent la gueule ouverte (pardonnez-moi l’expression) c’est toujours plus forts que des soldats bourrins qui ont des révélations sur la condition humaine perdus au fin fond de la jungle vietnamienne avec des connards professionnels de la guérilla qui leur collent au cul... Oui mais vous méprenez pas : Apocalypse Now, Full Metal Jacket, ou tout autre film de guerre un minimum réfléchi ça envoie du pâté chinois quand même ! Donc vie privée et vie professionnelle comme thème principal ; mais aussi la condition de la police qui en tant que service public est :
1.    Fortement hiérarchisé (en tant que service public régalien, reprenez vos cours de droit administratif...)
2.    Doit selon la Loi, faire abstraction de tout type de conviction personnelle, et par conséquent, d’implication morale
Mais alors, pour les agents de la BPM chargés de veiller à la sûreté de l’enfance, cela apparaît de plus en plus difficile de s’écraser devant le boss parce que des fois, et c’est triste nous sommes tous d’accord, on estime que la sûreté de l’Etat, de l’intégrité territorial, de la protection civile dans son intégralité, c’est éminemment plus important que quelques gamins sans-papiers qui mendient pour survivre et se font tabasser par leurs ainés (voyez toute l’ironie de la situation). Cependant, cher internaute, ne te méprend pas à nouveau, le véritable intérêt de ce film va résider dans sa représentation des relations humaines avec un avantage certain, contrairement à d’autres films dont je tairais l’intitulé, de ne pas trop faire dans le mélo et le larmoyant. D’ailleurs ce thème du  misérabilisme qu’un tel métier pourrait induire est plutôt bien géré : alors oui ça en chie, oui ça ouvre fréquemment les vannes, mais on arrive quand même à se réjouir quand on sauve un môme et Maïwenn va consacrer une scène toute entière (attention spoiler !) à prendre chèrement pour son grade pour le rappeler... Enfin, le film ose, et ose taper dans le sujet sensible en s’insérant (en sautant à pieds joints ?) dans le débat de la diabolisation de la police par la société française actuelle... (Mais vade retro, voilà une problématique trop délicate pour que mon avis personnel sur la question vienne renverser l’opinion publique, où même pour que j’aie envie de le diffuser !)

Ebé voilà, en conclusion, Polisse est un film simple et efficace, sans (presque sans) faute scénaristique (oui parce que bon la situation familiale de Maïwenn/Mélissa dans le film c’est trop drôle, trop pas probable et trop de pas super bon goût), les acteurs sont bons, l’histoire s’enchaine plutôt bien, la chute finale est plutôt brutale et Joey Star nous offre une performance remarquable, on est bien loin de NTM là ! 


dimanche 5 février 2012

Aujourd'hui c'est dimanche, c'est post de feignasse !



Le jour du Seigneur (et de la glande) m'empêche de me poser pour vous rédiger un petit papelard 

... 

Donc en attendant un retour à plus de textes et de réflexions mal placées, voici une conférence TED de l'économiste Bjorn Lomborg sur le thème "set global priorities" (en gros ça veut dire "trouver établir des priorités globales") 

Et pour les nuls en anglais, voici la vidéo sous-titrée en français

vendredi 3 février 2012

La revue de presse de la Mouche #1



Pour cette rubrique que je vais essayer de tenir le plus possible, je vais faire un petit topo hebdomadaire sur les sujets apparaissant dans la presse, sur un sujet donné (bah oui c’est vaste les sujets apparaissant dans la presse : ça va du « débat présidentiel » à « la répression du régime de Bachar Al-Assad en Syrie » jusqu’aux « sorties cinéma de la semaine »). Donc euh voilà, sans transition, on va parler du cas de l’élection présidentiel américaine, parce que on entend suffisamment parler de la notre, pas la peine d’en rajouter une couche ! Introduisons le sujet avec la définition de wikipépé, qui elle a le mérite de frôler l’objectivité d’un article scientifique.

« L'élection présidentielle américaine de 2012 aura lieu le mardi 6 novembre 2012.
 Elle opposera très probablement le président démocrate sortant Barack Obama à un adversaire républicain qui sera déterminé lors des primaires présidentielles du Parti républicain. D'autres candidats devraient être également investis par des partis mineurs. Le président élu entrera en fonction le 20 janvier 2013. »

Après un tour d’horizon de comment va se dérouler l’élection de l’homme le plus puissant du monde, intéressons-nous d’un peu plus près au profil des plus importants candidats républicains potentiels, selon ce qu’en dit la presse française :
-  D’après le Figaro, le très populaire Mitt Romney s’explique de la façon suivante : « (...) Grand mince, brushing impeccable et sourire parfait, Mitt Romney porte beau. En outre, le mormon ne boit ni café ni alcool. Mais cette image d’Américain idéal, dont il joue en faisant campagne en chemise et jeans, lui vaut aussi d’être souvent jugé« trop parfait », trop froid. (...) Conservateur modéré, il  a sur les questions de société des positions plus souples que son adversaire. Dans le Massachusetts, il a instauré un système de santé qui a inspiré celui d’Obama ».
- Toujours d’après le Figaro, voici à présent le portrait de Newt Gingrich, son principal (?) rival à l’investiture républicaine : « Plus rond que son rival, Newt Gingrich cultive un style plus guindé, toujours en costume-cravate. Mais sa culture, ses qualités d’orateur et ses emportements faciles lui confèrent plus de caractère que son adversaire. (...) Figure de la droite décomplexée, contre l’avortement, contre le mariage homosexuel, Gingrich se présente comme l’héritier de Ronald Reagan. Il prône un désengagement de l’Etat fédéral et n’hésite pas à s’en prendre aux « élites » de Washington. »
- Selon le Monde, Rick Santorum serait « (...) apparu brusquement, samedi 31 décembre, comme la nouvelle "surprise" de la primaire républicaine pour l'élection présidentielle américaine de 2012. Dans de récents sondages, il s'approche de l'omniprésent Mitt Romney et devance les autres candidats cherchant à rassembler l'électorat chrétien fondamentaliste, Michele Bachmann et Rick Perry, personnages hauts en couleur et anciens favoris des sondages, dont les campagnes se sont effondrées ces derniers mois. (...) C'est un pari osé pour ce fervent opposant à l'avortement (même en cas de viol), à la contraception et au mariage homosexuel, quasiment inexistant depuis sa déclaration de candidature, en septembre. Le dernier sondage national Gallup lui attribue à peine 5 % d'intentions de vote parmi les sympathisants du parti ».
- Enfin, encore d’après le Figaro (oui désolée j’ai pas trouvé mieux en matière de portrait), voici Paul, Ron de son prénom : « (...) À 76 ans, Ron Paul recueille enfin les dividendes d'une bataille d'idées menée depuis trente ans. Constitutionnaliste invétéré, persuadé que l'État fédéral a perverti le fonctionnement de l'économie, il prône un retour à une monnaie adossée à l'étalon or ou argent et l'abolition de la Réserve fédérale. «Vivre selon nos moyens» est son credo. Longtemps marginale, cette philosophie libertarienne qui remonte aux Pères fondateurs, est devenue un élément central du débat politique. Le succès de Ron Paul, un Tea Party avant les Tea Party, vient de ce qu'il attire à la fois à gauche et à droite, car il veut réduire dépenses militaires ET avantages sociaux. »


Il s’agit à présent de replacer ces élections dans leur contexte : on peut dire sans mal que le bilan de la présidence de Barack Obama est plutôt... mitigé. Le très sérieux site du Cerium évoque d’ailleurs principalement à ce sujet son échec dans la réforme du système de sécurité sociale et  dans l’achèvement des deux guerres au Moyen-Orient (et vu comment c’est parti ben... ils sont loin d’être parti !) dans une situation de crise économique mondiale, il faut le reconnaître, largement accentuée par son administration (je vous renvoie d’ailleurs à Inside Job évoqué précédemment). Citons d’ailleurs à ce propos l’article du Courrier International : « “Je préférerais être un très bon président le temps d’un seul mandat plutôt qu’un président médiocre pendant deux mandats”, a déclaré Barack Obama l’année dernière sur la chaîne de télévision ABC. Supprimez les mots “très bon”, et les républicains seraient ravis de voir le vœu présidentiel se réaliser. Avec une cote de popularité déclinante et une économie morose, l’éventualité qu’Obama ne soit pas réélu l’année prochaine commence à faire son chemin dans les esprits. Tout à coup, l’opposition s’est mise à se projeter dans un nouveau scénario : son candidat à la présidence pourrait bien vaincre Obama au cours d’une élection transformée en référendum sur son bilan à la tête de l’Etat. »  Le parti républicain a alors lancé ses primaires, d’abord en Iowa, puis dans le New Hampshire, suivi de la Caroline du Sud et cette semaine, en Floride, voici d’ailleurs un 1er bilan de ce qui s’annonce être une course à la popularité d’environ 6 mois.
I.      Victoire de Rick Santorum en Iowa
II.     Victoire de Mitt Romney dans le New Hampshire
III.   Victoire de Newt Gingrich en Caroline du Sud
IV.   Victoire de Mitt Romney en Floride
Et d’après de ce que la presse française peut en dire jusqu’à présent c’est : « Messieurs, aux armes,... et tous les coups sont permis ! » et pour cela, prochain tour le 4 février dans le Nevada, des réformes dans le monde du jeu pourront-elles peut-être garantir une élection ? La victoire écrasante de Mitt Romney en Floride allant conforter son avance dans la course à l’investiture, il s’agit alors à présent de faire la part des choses : un président extrêmement riche issu du secteur privé est-il le plus à même de diriger un pays comme les Etats-Unis où les inégalités sociales se sont largement creusées depuis la crise des subprimes ? En considérant que la Floride est l’un des Etats les plus touchés par la crise économique, ce scrutin peut alors s’avérer révélateur : un millionnaire à la Maison Blanche... l’insertion du monde de la finance dans la politique américaine... un retour à des valeurs et pratiques conservatrices d’un autre âge  (oui parce qu’on peut dire ce qu’on veut, en comparaison l’UMP, le PS, le FN ou autres, ils sont plutôt soft)... Le rêve américain semble avoir pris un sacré coup de vieux ! Et jusqu’à la prochaine joute médiatique du Nevada, le président Obama doit continuer à composer avec ses adversaires et détracteurs pour pouvoir affirmer que malgré tout, c’est LUI le commander in chief !

Et finalement, du côté Mouchard, on en pense quoi de tout ça ?

Et bien je m’avoue être encore assez septique (oui oui comme les fosses), bref sceptique quant à la politique menée par les Etats-Unis. Dans le cas où Obama serait remercier, la première puissance économique mondiale devra apprendre à concilier conservatisme politique (plus ou moins modéré en fonction de la tête du client) et libéralisme économique, le tout parfumé à la sauce restructuration sociale... Aussi, 2012 – année charnière puisque quatre des cinq membres du Conseil de Sécurité de l’ONU sont en période électorale dans un contexte international relativement compliqué – risque peut-être de marquer un tournant dans l’histoire du monde contemporain ? 






mercredi 1 février 2012

♬ Du vin, des femmes et du sang non de Dieu ! ♪





Et c’est reparti pour un tour !

Ayé ! Après plusieurs mois d’attentes, Starz lance enfin (aux USA pour les ricains, sur internet pour les autres) la saison 2 de Spartacus, intitulée sobrement « Vengeance »... Simple, efficace et porteur, ce n’est non sans rappeler les superbes intitulés des sous-marins nucléaire français (du genre le Redoutable, le Terrible, le Vaillant,... on s’éloigne un peu du sujet là non ?). Bref, on célèbre ici comme il le faut avec du vin et des femmes le retour des vaillants gladiateurs burnés et cuissus, dans la lignée de la saison 1 et du Spin off God of the Arena, tout aussi burnés et cuissus ! De quoi en faire fantasmer plus d’une hein ? Mais oubliée la vue de ces beaux mâles tout en virilité, de quoi ça a l’air, cette saison 2 ? Et bien pour répondre à cette question, voici un exposé en plusieurs points :

1. De quoi ça à l’air ? Ce qui frappe (c’est le cas de le dire) au premier abord, c’est l’absence d’Andy Whitefield, interprète de Spartacus, malheureusement décédé d’un cancer en 2011, ce qui avait d’ailleurs poussé les producteurs à lancer God of the Arena, en l’attente d’un éventuel rétablissement de leur acteur... Bref, le nouveau héros de Starz s’appelle Liam McIntyre, et il est pas là pour déconner ! Autre surprise au programme, la première bande annonce diffusée signe le retour de Dustin Clare dans le rôle de Gannicus (soit le personnage principal de God of the Arena), autrement dit, le retour des gros bras ! La question est maintenant de savoir si ce remplacement au pied levé ne va pas influer le succès de cette série et si les scénaristes seront encore en mesure de nous livrer une histoire à la hauteur de la précédente. Techniquement, des décors (surement de studios) toujours aussi grandiloquents, des figurants comme s’il en pleuvait, encore une fois, Starz voit les choses en grand, et y’a du niveau !!

2.  De quoi qu’ça cause ? Et bien on retrouve les vaillants esclaves de la maison Batiatus, enfin libres après un ô combien réjouissant concours de découpage de steak tartare, punissant ainsi tous les vilains romains pour leur outrecuidance (comme une sorte d’ode à la Liberté et à l’émancipation face à une oppression étrangère de plus en plus accablante... mais avec des épées, du sang, du cul, des bastons, du cul, des magouilles politiques, j’ai déjà dit du cul ?). Alors, où on se situe par rapport à ça ? Spartacus veut toujours venger sa femme du méchant légat Glaber, Crixus (oh mon Dieuuuuu !!) est toujours à la recherche de sa chère et tendre, Ilithyia est toujours autant une putain mais reste toujours aussi classieuse, de nouveaux personnages font leur apparition (Seppius et sa sœur Seppia, dont le nom témoigne bien de l’imagination débordante des scénaristes...) Bref une nouvelle saison qui commence bien pour l’amatrice de séries musclées que je suis (oui j’aime The Shield, oui j’ai suivi l’intégralité de Oz, oui je voue un culte à Jack Bauer.. et oui j’assume !) avec une ouverture des plus magnifiques sur un massacre de mercenaires romains....

3. On en pense quoi chez la Mouche ? Et bien après convertissement du colocataire à la cause Spartacus, on peut dire que cette saison tombe mal, puisqu’elle tombe dans ma période de partiels (oui parce que bon ça m’arrive quand même un peu, de travailler vraiment...) et que je devrais avoir autre chose à foutre que zoner devant mon ordi... mais bon je suis facilement corruptible. Le premier épisode est prometteur, Manu Bennett me fait toujours autant fantasmer (ça aussi je l’assume à mort... non de Zeus)... donc en conclusion : vite, vite la suite ! Bon allé, sur ces bonnes paroles, je m’en retourne à mon droit international public. 


Et pour se mettre de bonne humeur, un petite photo de Manu "épouses-moi de suite" Bennett