Toulouse, ville en état de siège...
Pour ceux qui me connaissent
dans la vraie vie réelle et matérielle, ce fut un déchirement de partir à la
campagne, dans la belle ville rose (enfin les briques sont rouges) de Toulouse.
Or depuis quelques jours, sévissait un criminel machiavélique, heureusement mis
hors d’état de nuire ce matin par les forces de l’ordre. Mais malgré
l’efficacité (dans le sens qu’ils ont fait leur travail rien de plus) du RAID
et de la police, Toulouse ressemblait plus à une ville fantôme depuis quelques
jours qu’à une grande ville de province en pleine expansion... Cependant il ne
s’agit pas ici d’évoquer la crainte des habitants et l’état de siège qui
semblaient régner, mais bien plutôt de relancer le débat sur le terrorisme
international, ayant plus tendance à stigmatiser certaines populations, tout en
en victimisant d’autre (oui je sais... victimiser n’est pas dans le dico mais
bon on s’est tous compris). Parallèlement, un événement fort fâcheux survenu
dans ma chère capitale quelques jours plus tôt me permettent d’étayer mon
propos : la mise en quarantaine de l’un de mes collègues d’école suite à
des propos antisémites qu’il a pu tenir, suivis par un choc frontal façon
combat de titans avec un autre de mes camarades...
Voilà, voilà, après cette mise
en contexte, que peut-on dire de tout cela ? Et bien on peut ici mettre en
rapport deux notions distinctes, mais qui risquent cependant de faire grand
bruit dans les jours à venir (en référence à la campagne présidentielle) :
l’identité nationale et l’identité culturelle. Si dans les tueries de Montauban
et Toulouse les cibles appartenaient clairement à ce que certains de nos
compatriotes appellent « des
minorités visibles » et le tueur prétendait agir au nom de la cellule
terroriste la plus crainte, haïe, pourchassée, et j’en passe, au monde (tout le
monde voit de quoi ou de qui je parle ? Pas besoin de développer ?
Parfait !), on a clairement affaire ici à un fou furieux justifiant ces
crimes au nom encore une fois, du concept totalement abstrait qu’est la
religion (encore, ceux qui me côtoient connaissent parfaitement ma position par
rapport à la supposée existence d’un être supérieur). Mais si ce terrible
incident dans la vie du pays s’apparente bien plus à une véritable tragédie
nationale, il risque cependant d’accentuer le phénomène de sectarisme et de
nationalisme, prôné par un certain parti en course pour l’Elysée. En effet, en
tant que mise en garde, il semble bon de rappeler que d’une part le
fondamentalisme n’est pas LA composante principale de certaines religions, cela
ne sert donc à rien de culpabiliser une certaine population au nom d’une bande
de malades mentaux ; et d’autre part l’indifférence criante de certains
face à des injustices de plus en plus visibles envers d’autres correspond AUSSI
à une forme de rejet. Alors oui, Hollywood (ou le cinéma tout court
d’ailleurs), la littérature, les témoignages d’anciens des camps,... ont saigné
jusqu’à la moelle le souvenir de la Shoah jusqu’à l’indigestion, mais rien ne
justifie, même plus d’un demi-siècle après les fait, le déni de la réalité ou
la condamnation d’un culte ! Enfin bon, j’ai fini mes élucubrations sur la
tolérance, commentons maintenant l’impact des tueries de Toulouse et Montauban
sur la société civile. Apparemment, la populace du Sud vit mal le fait que ce
genre d’incident ait pu arriver chez eux, et ressurgit par la même occasion le souvenir de l’usine
AZF, ce qui tend à leur faire croire qu’ils vivent dans une ville maudite (y’a
qu’à voir les rues, on se serait cru en pleine guerre civile). Alors là, il s’agit
de faire la part des choses en ce demandant si ces événements, aussi tragiques soient-ils,
n’ont pas été instrumentalisés, puis exagérés par la classe politique en pleine
période électorale du fait de leur connotation raciste, alors qu’ont lieu
régulièrement non loin de là, dans la ville phocéenne pour être précis, des
tirs à l’arme lourde dans des quartiers dits « difficiles » qui eux
aussi, méritent toute notre attention...
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