A
à peine dix jours du 1er tour des élections, il est grand temps de
faire un petit bilan de la campagne présidentielle qui a joyeusement (ou pas)
animé notre pays depuis le début de l’année. On a donc eu droit à des enguelades
par médias interposés, des programmes électoraux plus ou moins loufoques, le
suspens le plus pourri de l’histoire du suspens (vous voyez tous à qui ou quoi je fais référence j’espère, sinon c’est
que vous avez vécu dans une grotte jusqu’à ce jour ou bien ?), et j’en
passe et des meilleures. Cependant la presse française a – il me semble –
suffisamment déblatéré/fait l’éloge/raconter un tas d’inepties sans noms au
choix sur le sujet, on va donc s’intéresser ici à ce qu’a bien pu raconter la
presse étrangère sur cette période haute en couleur de la vie de notre belle
République... Oui parce que c’est bien beau de parler impunément de la vie des
autres, notamment en ce qui concerne les élections américaines, mais maintenant
voyons voir ce que l’on peu bien raconter chez nos voisins ! Pour cela,
j’ai choisi d’étayer mon propos avec trois articles d’internet issus
respectivement du New York Times
américain, du Guardian britannique
et de la Voix du Peuple chinoise ;
soit trois des quatre pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU
qui ont donc tout intérêt à suivre respectivement de près les modifications
politiques de leur homologue.
Commençons
par le New York Times : haut monument de la presse mondiale, ce journal
s’intéresse principalement aux tribulations opposant Nicolas Sarkozy, le
président-candidat qui a accompagné Barack Obama dans la gestion des crises
mondiales actuelles ; et François Hollande, alias the Challenger socialiste ! Effectivement, peu habitués au
multipartisme à la française, les américains tendent plus à se concentrer sur
les grands partis tels que l’UMP et le PS, qui pourraient à une moindre échelle
représenter leur partis Républicains et Démocrates ; à croire qu’il n’y a
pas un réel intérêt à évoquer les petits partis français, qui pourtant – tous
sondages cumulés – obtiennent des intentions de vote cumulées supérieures à
celles des plus grands (avec quand même une petite ligne consacrée à François
Bayrou, médisante que je suis !)... Ces considérations ainsi faites, que
dit réellement ce journal à propos de cet événement capital dans la vie
politique de notre si joli petit pays ? Et bien en réalité pas
grand-chose : il s’agira ici de faire l’apologie de la joute à coups de
grenades verbales qui oppose les deux candidats en évoquant les différents pics
qu’ils s’envoient mutuellement plutôt que d’un article de fond qui analyserait
les conséquences sur les relations diplomatiques France/USA en cas de passation
de pouvoir. Vous l’aurez donc compris, on a droit avec le New York Times à une
chronique people de l’Elysée, je cite (véridique !) :
« Mr. Sarkozy sees himself as a street fighter up
against a weak opponent who lacks guts (...) At the same time, to moderate Mr. Sarkozy’s image as a
man who loves the wealthy, his wife — the singer, former model and new mother Carla Bruni-Sarkozy — has been giving interviews describing the
couple as stay-at-homes who like watching movies and cooking shows on télévision
». Vous l’aurez
donc compris, nos voisins d’outre-Atlantique, friands de reality shows, tendent
à mettre sur un pied d’égalité politique intérieure et vie privée du
président-candidat, avec pourtant une tendance à oublier la neutralité
journalistique à son sujet... Bah oui, tant qu’à faire, autant soutenir un
candidat qui leur est plutôt favorable...
Suite aux considérations américaines, que pensent de
ce grand bordel nos amis britanniques du Guardian ? Et bien là, on a un propos totalement différent, qui lui
est plutôt consacré à notre candidat révolutionnaire Jean-Luc Mélenchon,
joliment surnommé « the
poetry-loving pitbull of anti-capitalism » avec une évocation
relativement bien tournée du tsunami rouge qu’il arrive à déclencher en France,
et qui tend à secouer dans leurs fondations les grands partis. L’humour anglais
ne fait pourtant pas – contrairement aux apparences – de favoritisme envers le
candidat du Front de Gauche, mais analyse avec un certain flegme les
retournements d’opinions que l’on peut observer au sein de la classe électorale
française. Il s’agira donc ici d’expliquer la situation politique, économique
et sociale de la France à l’heure actuelle afin de justifier la montée en
puissance de Jean-Luc Mélenchon en tant que partisan d’une nouvelle révolution,
après celle de 1789 semble-t-il, à la manière dont l’avait fait en une autre
époque les observateurs et philosophes anglais à propos de notre Grande
Révolution... je cite « Mélenchon
whipped up the crowd with promises of a civic insurrection to crush aristocracy
and privilège », cela ne vous rappelle rien ? Sieyès, L’Esprit
des Lois ? Toujours pas ? Aller hop retournez tous en
cours et vous finirez par comprendre cette tradition qu’on les
britanniques à toujours s’intéresser de près aux grands mouvements sociaux français
!
Enfin,
quelque chose de bien moins lyrique avec l’article chinois de la Voix du Peuple. Mais avant cela,
petit aparté, ne comprenant en aucun cas le chinois, vous non plus d’ailleurs
je suppose, toutes les citations de cet article seront en français dans le
texte, et ne reflèteront peut-être pas exactement les propos des journalistes
qui ont écrit ce papier. Et bien pourtant, malgré cela, on peut observer dans
cet article qu’en Chine, on aime les chiffres, les sondages bien réglés et les
données objectives, dignes d’un des plus beaux articles de Wikipédia, je cite « Selon le web en chinois de Radio France Internationale (RFI), à la demande
de « France Télévision » et de « Le Monde », la société française d'enquêtes
par sondages TNS Sofres a effectué du 30 au 31 mars dernier, un sondage par
téléphone auprès de 881 personnes. Dans l'enquête rendue publique, Nicolas
Sarkozy (29,5%) creuse l'écart avec François Hollande qui arrive en deuxième
position avec deux points de recul. Au premier tour du scrutin, le vote
d'intention en faveur de ce dernier est de 27,5%. Il est indiqué dans les
reportages que les enquêtes d'autres instituts ont effectivement toutes donné
l'avantage à Nicolas Sarkozy au premier tour du scrutin, mais que les résultats
du dernier sondage TNS Sofres revêtent en fait une signification intentionnelle. » Mais malgré tous ces chiffres et toutes ces données, il semble
qu’en Chine aussi, à l’instar des Etats-Unis, on aime le président-candidat
Nicolas Sarkozy, et donc en fait, qu’on aime pas réellement le changement de
gouvernance, ou encore, prendre parti pour l’opposition, je cite à nouveau « D'après les analyses faites jusqu'ici, la
tuerie de Toulouse n'a pas produit une grave et grande conséquence sur
l'élection présidentielle et la raison principale c'est que la propagande
électorale de Nicolas Sarkozy, dynamique, combative et remplie de vitalité, a
produit une bonne impression sur une partie des électeurs qui l'accueillent
positivement ».
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