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mercredi 11 avril 2012

Meet the History of French elections


A à peine dix jours du 1er tour des élections, il est grand temps de faire un petit bilan de la campagne présidentielle qui a joyeusement (ou pas) animé notre pays depuis le début de l’année. On a donc eu droit à des enguelades par médias interposés, des programmes électoraux plus ou moins loufoques, le suspens le plus pourri de l’histoire du suspens (vous voyez tous à qui ou quoi je fais référence j’espère, sinon c’est que vous avez vécu dans une grotte jusqu’à ce jour ou bien ?), et j’en passe et des meilleures. Cependant la presse française a – il me semble – suffisamment déblatéré/fait l’éloge/raconter un tas d’inepties sans noms au choix sur le sujet, on va donc s’intéresser ici à ce qu’a bien pu raconter la presse étrangère sur cette période haute en couleur de la vie de notre belle République... Oui parce que c’est bien beau de parler impunément de la vie des autres, notamment en ce qui concerne les élections américaines, mais maintenant voyons voir ce que l’on peu bien raconter chez nos voisins ! Pour cela, j’ai choisi d’étayer mon propos avec trois articles d’internet issus respectivement du New York Times américain, du Guardian britannique et de la Voix du Peuple chinoise ; soit trois des quatre pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU qui ont donc tout intérêt à suivre respectivement de près les modifications politiques de leur homologue.


Commençons par le New York Times : haut monument de la presse mondiale, ce journal s’intéresse principalement aux tribulations opposant Nicolas Sarkozy, le président-candidat qui a accompagné Barack Obama dans la gestion des crises mondiales actuelles ; et François Hollande, alias the Challenger socialiste ! Effectivement, peu habitués au multipartisme à la française, les américains tendent plus à se concentrer sur les grands partis tels que l’UMP et le PS, qui pourraient à une moindre échelle représenter leur partis Républicains et Démocrates ; à croire qu’il n’y a pas un réel intérêt à évoquer les petits partis français, qui pourtant – tous sondages cumulés – obtiennent des intentions de vote cumulées supérieures à celles des plus grands (avec quand même une petite ligne consacrée à François Bayrou, médisante que je suis !)... Ces considérations ainsi faites, que dit réellement ce journal à propos de cet événement capital dans la vie politique de notre si joli petit pays ? Et bien en réalité pas grand-chose : il s’agira ici de faire l’apologie de la joute à coups de grenades verbales qui oppose les deux candidats en évoquant les différents pics qu’ils s’envoient mutuellement plutôt que d’un article de fond qui analyserait les conséquences sur les relations diplomatiques France/USA en cas de passation de pouvoir. Vous l’aurez donc compris, on a droit avec le New York Times à une chronique people de l’Elysée, je cite (véridique !) : « Mr. Sarkozy sees himself as a street fighter up against a weak opponent who lacks guts (...) At the same time, to moderate Mr. Sarkozy’s image as a man who loves the wealthy, his wife — the singer, former model and new mother Carla Bruni-Sarkozy — has been giving interviews describing the couple as stay-at-homes who like watching movies and cooking shows on télévision ». Vous l’aurez donc compris, nos voisins d’outre-Atlantique, friands de reality shows, tendent à mettre sur un pied d’égalité politique intérieure et vie privée du président-candidat, avec pourtant une tendance à oublier la neutralité journalistique à son sujet... Bah oui, tant qu’à faire, autant soutenir un candidat qui leur est plutôt favorable... 

Suite aux considérations américaines, que pensent de ce grand bordel nos amis britanniques du Guardian ? Et bien là, on a un propos totalement différent, qui lui est plutôt consacré à notre candidat révolutionnaire Jean-Luc Mélenchon, joliment surnommé « the poetry-loving pitbull of anti-capitalism » avec une évocation relativement bien tournée du tsunami rouge qu’il arrive à déclencher en France, et qui tend à secouer dans leurs fondations les grands partis. L’humour anglais ne fait pourtant pas – contrairement aux apparences – de favoritisme envers le candidat du Front de Gauche, mais analyse avec un certain flegme les retournements d’opinions que l’on peut observer au sein de la classe électorale française. Il s’agira donc ici d’expliquer la situation politique, économique et sociale de la France à l’heure actuelle afin de justifier la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon en tant que partisan d’une nouvelle révolution, après celle de 1789 semble-t-il, à la manière dont l’avait fait en une autre époque les observateurs et philosophes anglais à propos de notre Grande Révolution... je cite « Mélenchon whipped up the crowd with promises of a civic insurrection to crush aristocracy and privilège », cela ne vous rappelle rien ? Sieyès, L’Esprit des Lois ? Toujours pas ? Aller hop retournez tous en cours  et vous finirez par comprendre cette tradition qu’on les britanniques à toujours s’intéresser de près aux grands mouvements sociaux français ! 

Enfin, quelque chose de bien moins lyrique avec l’article chinois de la Voix du Peuple. Mais avant cela, petit aparté, ne comprenant en aucun cas le chinois, vous non plus d’ailleurs je suppose, toutes les citations de cet article seront en français dans le texte, et ne reflèteront peut-être pas exactement les propos des journalistes qui ont écrit ce papier. Et bien pourtant, malgré cela, on peut observer dans cet article qu’en Chine, on aime les chiffres, les sondages bien réglés et les données objectives, dignes d’un des plus beaux articles de Wikipédia, je cite « Selon le web en chinois de Radio France Internationale (RFI), à la demande de « France Télévision » et de « Le Monde », la société française d'enquêtes par sondages TNS Sofres a effectué du 30 au 31 mars dernier, un sondage par téléphone auprès de 881 personnes. Dans l'enquête rendue publique, Nicolas Sarkozy (29,5%) creuse l'écart avec François Hollande qui arrive en deuxième position avec deux points de recul. Au premier tour du scrutin, le vote d'intention en faveur de ce dernier est de 27,5%. Il est indiqué dans les reportages que les enquêtes d'autres instituts ont effectivement toutes donné l'avantage à Nicolas Sarkozy au premier tour du scrutin, mais que les résultats du dernier sondage TNS Sofres revêtent en fait une signification intentionnelle. » Mais malgré tous ces chiffres et toutes ces données, il semble qu’en Chine aussi, à l’instar des Etats-Unis, on aime le président-candidat Nicolas Sarkozy, et donc en fait, qu’on aime pas réellement le changement de gouvernance, ou encore, prendre parti pour l’opposition, je cite à nouveau « D'après les analyses faites jusqu'ici, la tuerie de Toulouse n'a pas produit une grave et grande conséquence sur l'élection présidentielle et la raison principale c'est que la propagande électorale de Nicolas Sarkozy, dynamique, combative et remplie de vitalité, a produit une bonne impression sur une partie des électeurs qui l'accueillent positivement ».


Voilà vous savez tout, à savoir que malgré cette analyse, vous ne savez toujours rien (Platon Power !)... Effectivement, il semblerait que contrairement à la presse française au sujet de nos élections (ou celle des autres comme ça pas de jaloux), la presse étrangère est, soit plus frileuse, soit plus sceptique en ce qui concerne le déroulement de nos élections et des différentes campagnes électorales qui, parlons franchement, reste un grand mystère institutionnel même pour la plupart de compatriotes... 



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