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vendredi 18 mai 2012

Le paradoxe de la civilisation occidentale




Dans le choc des civilisations, la civilisation occidentale rassemble tous les pays d’influence anglo-européenne, soit les pays marqués par d’une part, les cultures européennes diverses (latines, grecques, germaniques,...) et d’autre part, les cultures anglo-saxonnes avec en tête les Etats-Unis d’Amérique et la Grande-Bretagne. Géographiquement parlant, cette civilisation se compose de trois grands ensembles : l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande). Ces repères étant établis, intéressons-nous maintenant aux principales caractéristiques qui font que l’on peut regrouper sous la même chape ces grands blocs régionaux. 
Traditionnellement, quand on évoque ce modèle, on fait référence à des valeurs morales telles que la démocratie, le respect des droits de l’Homme et le libéralisme, peut importe sa nature (économique, politique,...). Ensuite d’un point de vue plus historique et anthropologique, la civilisation occidentale est caractérisée par une culture commune, principalement issue des héritages antiques grecs, latins pour une majeure partie ; puis dans une autre mesure aux traditions germaniques, scandinaves et slaves. Dès lors ces populations trouveront des points de rassemblement dans la langue (notamment par des ressemblances syntaxiques et phonétiques) ; dans l’architecture ; dans les arts et dans la philosophie, qui s’est développée quant à elle grâce à la Renaissance et la diffusion du savoir entre les différents pays européens. En effet, on constate de larges rapprochements intellectuels de part l’essor de la pensée en Europe, cette pensée qui va par ailleurs contribuer très largement au développement de la sociologie et de la pensée politique, pour finalement aboutir aux types de régimes (surtout parlementaire) tels que nous les connaissons. Retenons alors par exemple de grands esprits tels que John Locke, Emmanuel Kant, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau,... dont les concepts seront largement exportés dans le reste de cette fameuse « civilisation occidentale ».

Par ailleurs, si ces peuples se sont rapprochés grâce à la culture, ils vont partager également une histoire commune : depuis les conquêtes romaines, germaniques, les guerres moyenâgeuses, les révolutions industrielles ou conflits contemporains, le monde occidentale est marqué par un passé extrêmement riche. Or un premier paradoxe va apparaître, au sein même de la thèse de Huntington, à savoir, la séparation entre le monde occidentale et le monde latino-américain. En effet, d’un point de vue strictement culturel, ces deux blocs régionaux partagent plus depuis la découverte des Amériques au XVème siècle qu’avec les Etats-Unis d’Amérique. Aussi on peut supposer qu’il ne s’agit pas d’une divergence historique – puisque le passé de l’un a largement dépendu de l’autre – mais bien au contraire d’une question de développement et de richesses des nations.

L’Europe enfin, est quant à elle avant tout une réalité médiévale (et non antique) grâce à certaines pratiques communes :
1.    Les échanges qui vont se réorganiser très tôt avec la chute des Empires romains d’occident (et la montée de l’Islam) autour du continent dans sa dimension géographique, cloisonné au Sud par d’autres royaumes. Dès lors on note l’émergence d’un modèle économique capitaliste particulier avec la monétisation des échanges.  
2.    Des formes politiques innovantes où vont se développer de nouveaux types d’entités politiques qui administrent certains territoires permettant à l’économie de se développer, et donc de favoriser les vecteurs de puissance, puis aboutir à la notion de souveraineté.
3.    La diffusion du christianisme comme élément fédérateur (alors qu’il est issu de l’Orient) de ce continent dans la chrétienté et autour de Rome et du Vatican.
Mais malgré cela, on note une absence d’unification européenne à la fin du Moyen-Age vers le XVème siècle (avec par exemple la scission de l’Empire romain d’occident et d’orient pour ce qui est du catholicisme et de l’orthodoxie) car la papauté n’a pas pu unir sous un même chef les différents royaumes car ces nouvelles formes politiques sont beaucoup plus indépendantes et ne reconnaissent pas forcément l’autorité de l’Eglise. Tous les projets impériaux ont échoué en Europe, au-delà de la question carolingienne, puis avec le saint empire germanique des Habsbourg, sous Charles Quint,... malgré ces formes qui induisent une certaine cohérence entre les pays.
Aussi le paradoxe vient du fait que dès lors que la religion, principale force organisatrice de la civilisation occidentale va régresser, l’Europe va connaître le débuts de son extension (avec l’imposition d’une langue nationale,...), comme mue par une sorte de compétition entre royaumes, et à l’époque moderne, les USA incluses dans le même bloc que l’Europe semble vouloir entretenir les conflits dans les Balkans comme source de déstabilisation afin d’asseoir sa domination. 



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