Suite à la réunion du G8 et à la veille du sommet de l’OTAN,
il devient de plus en plus important d’envisager quel avenir va dessiner dans
les années à venir pour le monde contemporain. Sur des fonds de crise de la
dette européenne – et de son volet croissance évoqué par notre nouveau
président élu (qui d’ailleurs semble passer le test de la réunion
internationale de haute volée avec brio, il est déjà intégré aux grands de ce
monde herr Président !) – de
retrait des troupes combattantes françaises d’Afghanistan, de sortie de la
Grèce de la zone euro, de victoire de Chelsea sur Munich nous offrant cette
superbe image d’explosion de joie de David Cameron, pas trop déçue
Angela ? (petit aparté sans importance mais qui montre bien que plus les
enjeux sont hudges, plus il est
important de relâcher un peu la pression), et j’en passe et des plus belles, on
peut alors commencer à envisager quel avenir se profile à l’horizon quant à
l’évolution du monde. Aussi je vous propose ici de nous pencher sur quelques
scénarios plausibles qui nous permettent d’envisager quel place va tenir le
monde occidental (raaah je déteste cette expression « monde occidental » non mais franchement qu’est-ce que ça veut
dire, se reporter à monde article d’hier d’ailleurs, un peu d’auto promo ne
fait pas de mal) à l’aide de mes anciens cours de géostratégie, que je me
permettrai de commenter, tant le langage riches en couleur de mon prof peut
s’avérer compliqué pour quiconque n’a pas fait Normal Sup...
1. Restons positifs...
La prospérité
économique et politique de l’Occident va s’accentuer car toutes les crises
structurelles seront surmontées avec l’émergence d’un nouveau modèle économique
plus écologique et égalitaire d’où la constitution d’une nouvelle classe moyenne
pour redynamiser le capitalisme et la consommation dans la production des biens
(selon l’exemple du fordisme). Par conséquent, les salaires vont se trouver en
constante augmentation, créant ainsi une inflation maîtrisée par l’anticipation
des entreprises (à la différence des crises liées aux chocs pétroliers dans les
années 70). Mais un taux de chômage bas est nécessaire (d’après la courbe de
Phillips selon laquelle au-delà
d'un certain niveau de chômage, les salariés ne sont plus en position de force
pour exiger une hausse de salaire ; le partage des gains de productivité
s'effectue alors en faveur de l'entreprise) pour éviter la stagflation. Ce type
de régulation économique se posant alors comme solution à long terme pour les
crises du capitalisme avec un regain de l’importance des questions relatives à
l’énergie.
Cependant, les anciennes puissances déclinantes (telles que la
France, la Grande-Bretagne ou la Russie) vont émettre quelques réserves quant à
cette émergence, notamment en ce qui concerne l’élargissement du Conseil de
Sécurité de l’ONU, ce qui peut présenter des facteurs de tensions en dépit du
fait que cette dernière va s’effectuer de manière plutôt pacifique (même si la
crainte du terrorisme perdure). Dès lors les rapports de puissance vont
s’équilibrer et les nouveaux pays émergents vont adopter des valeurs
occidentales (notamment démocratiques) avec cependant des amendements à cette
démocratie comme contrainte pour la sécurité de la part des pays développés en
cas de crise (tel que le Japon de l’entre-deux guerres). De plus, la nature des
régimes ne va pas fondamentalement changer, ainsi l’Occident va conserver sa
prééminence de même que la coalition internationale va tout stabiliser au
détriment de certaines libertés individuelles dans les phases transitoires,
avec des redéfinitions des objectifs nationaux. Ce qui peut se caractériser par
une compétition qui va s’amorcer entre capitalisme souple et forcé (comme par
exemple en Chine, dont le poids économique et autoritaire va poser problème),
ce dernier qui va se trouver dépassé par les fondements même de la croissance
économique, d’où une sclérose progressive en raison de la hausse du niveau
d’éducation des classes moyennes et de la transformation progressive des
mentalités en faveur de la démocratie (le printemps arabe illustre très bien ce
propos).
Mais vont également s’annoncer
des risques liés au fondamentalisme religieux ou environnemental même si l’on
considère que la liberté politique est nécessaire comme support pour les
classes moyennes d’où un
possible découplage entre l’Occident et le reste du monde en cas de
situation chaotique. Pour les USA, le pacte de l’Atlantique à
l’ordre du jour va rester/devenir véritablement important car il est avantageux
d’avoir une Europe politiquement forte et sûre d’elle-même (de par défense des
valeurs démocratiques chères au monde occidental). Aussi la révolution dans les
affaires militaires et ses suites (révolution numérique) créent cependant des
effets paradoxaux : loin de disparaître, les armes de destructions
massives se multiplient comme réponse asymétrique à la dissymétrie structurelle
croissante du camp militaro stratégique (en gros ça veut dire qu’on a de grandes
concentrations de puissance et des pays moins forts qui se défendent comme ils
peuvent). Les effets stratégiques sont donc paradoxaux : les pays instables opposés à
l’Occident vont mettre en place des stratégies afin de contourner
qualitativement les USA (armes de destructions massives, guérilla,...) qui vont
provoquer cette réponses asymétrique afin d’éviter un choc frontal (pas de
guerre ouaiiiiis !).
2. On est dans la merde...
Un équilibre
instable peut s’installer dans les zones intermédiaires (sur l’arc de crise :
Moyen-Orient, Asie,...) du fait de pressions politiques et économiques. Ceci
provoquant alors un effritement de l’ordre politique et social mondial et
rendant ainsi plus difficiles les interventions extérieures en raison du chaos
qu’elles pourraient engendrer (en terme de rentabilité, de cohésion
sociale,...). D’où une montée du terrorisme et des tensions aux échelles
nationales, puis internationales ; ces dernières principalement en ce qui
concerne l’approvisionnement des matières premières (gaz, pétrole,...). D’où une superposition
d’ilots économiques prospères, eux-mêmes entourés de zones de chaos ou en
situation pré chaotique. Les deux parts du monde vont cependant entretenir des
rapports par le biais d’activités internationales de nature variable :
1 Criminelles qui continueront de
proliférer comme envers de la mondialisation
2 Politiques par le soutien de
rébellion avec des visées sur les matières premières
3 Economique du fait de
blanchiment ou noircissement d’argent ou bien d’alliance et de soutien
économique.
L’Occident va
alors s’isoler et s’affaiblir du fait de la situation de crise qui s’installe, mais également de par la précarité
généralisée et la baisse du niveau des classes moyennes. L’Europe pourrait
alors connaître une très forte baisse de son poids politique et économique de
par la disparité de sa population, de même qu’un essoufflement des innovations
de par la baisse des crédits technologiques. On aurait alors un développement de la menace asymétrique
ainsi qu’une succession à un rythme accéléré de crises internationales aux
effets cumulatifs qui seraient en mesure de déstabiliser la scène
internationale avec des
1 Crises économiques, favorables au
protectionnisme
2 Divergences politiques
3 Plus grande médiatisation comme
témoignage des événements mondiaux avec un fort retentissement psychologique,
inhérent à l’impact des événements (composante éthico médiatique)
Se
développeraient alors de nouveaux types de menaces utilisant les failles de
mondialisation (attentats de grande envergure, développement de l’arme
biologique,...), notamment de part la rapidité de la diffusion des informations.
Il existerait dès lors une montée des exigences juridiques demandées aux
puissances occidentales : la sensibilité de l’opinion publique peut modifier l’issue politique,
psychologique ou morale d’un conflit pourtant militairement remportés (comme les
cas de tortures de prisonniers irakiens à Abu Ghraib, la guerre du Vietnam). Il
faut en effet considérer qu’un élément tactique peut avoir un impact militaro stratégique sur l’issue d’un conflit
car plus de séparations entre les différentes perceptions des conflits. Aussi
la multiplication d’échecs de ce type peut potentiellement affaiblir
politiquement et économiquement l’Occident. Dans un autre registre, une cyber
attaque de grande ampleur serait également en mesure de déstabiliser les
systèmes économiques d’un pays, de même que ses systèmes de défense ; en
particulier du fait de la dépendance accrue aux systèmes numériques.
L’enlisement du
monde développé dans l’actuelle crise mondiale donc on n'apercevrait pas le bout,
se compliquerait dans la redistribution des rapports de puissance et des cartes,
renforcé encore par la raréfaction de certaines ressources naturelles pourrait
alors conduire à une nouvelle guerre de haute intensité (à l’instar de la crise
de 1929). Ce contexte de crise constituant alors un terreau favorable à l’usage
de moyens asymétriques. Aussi une crise écologique majeure qui déstabiliserait
la sphère sociale (transfert de populations,...), deviendrait également
favorable à la montée de la conflictualité, tout en validant temporairement au
nom de la situation, le retour à des systèmes politiques autoritaires.
Aussi ce scénario
constituerait une rupture de la logique de la mondialisation par l’insécurité
grandissante, également dans le secteur des transports (80% des échanges
mondiaux se font par voie maritime, pouvant inciter au terrorisme, de même que
la hausse du prix du carburant).
Voilà vous savez tout... hors il ne s’agit pas de se
préparer à une future guerre mondiale ou à une implosion du monde contemporain,
mais bien au contraire d’envisager des solutions et de secouer des mentalités,
de plus en plus fermées malheureusement, puisque j’estime que les véritables
transformations ne doivent pas provenir de réunions d’une poignée d’hommes et
de femmes, mais bien au contraire doivent naitre dans la véritable force, je
veux bien évidemment parler de l’opinion publique. Et comme dirait François
Hollande, « le changement, il doit
être à la hauteur des enjeux »...
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