Dans le
choc des civilisations, la civilisation occidentale rassemble tous les pays
d’influence anglo-européenne, soit les pays marqués par d’une part, les
cultures européennes diverses (latines, grecques, germaniques,...) et d’autre
part, les cultures anglo-saxonnes avec en tête les Etats-Unis d’Amérique et la
Grande-Bretagne. Géographiquement parlant, cette civilisation se compose de
trois grands ensembles : l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Océanie
(Australie et Nouvelle-Zélande). Ces repères étant établis, intéressons-nous
maintenant aux principales caractéristiques qui font que l’on peut regrouper
sous la même chape ces grands blocs régionaux.
Traditionnellement,
quand on évoque ce modèle, on fait référence à des valeurs morales telles que
la démocratie, le respect des droits de l’Homme et le libéralisme, peut importe
sa nature (économique, politique,...). Ensuite d’un point de vue plus
historique et anthropologique, la civilisation occidentale est caractérisée par
une culture commune, principalement issue des héritages antiques grecs, latins
pour une majeure partie ; puis dans une autre mesure aux traditions
germaniques, scandinaves et slaves. Dès lors ces populations trouveront des
points de rassemblement dans la langue (notamment par des ressemblances
syntaxiques et phonétiques) ; dans l’architecture ; dans les arts et
dans la philosophie, qui s’est développée quant à elle grâce à la Renaissance
et la diffusion du savoir entre les différents pays européens. En effet, on
constate de larges rapprochements intellectuels de part l’essor de la pensée en
Europe, cette pensée qui va par ailleurs contribuer très largement au
développement de la sociologie et de la pensée politique, pour finalement
aboutir aux types de régimes (surtout parlementaire) tels que nous les
connaissons. Retenons alors par exemple de grands esprits tels que John Locke,
Emmanuel Kant, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau,... dont les concepts seront
largement exportés dans le reste de cette fameuse « civilisation
occidentale ».
Par
ailleurs, si ces peuples se sont rapprochés grâce à la culture, ils vont
partager également une histoire commune : depuis les conquêtes romaines,
germaniques, les guerres moyenâgeuses, les révolutions industrielles ou
conflits contemporains, le monde occidentale est marqué par un passé
extrêmement riche. Or un premier paradoxe va apparaître, au sein même de la
thèse de Huntington, à savoir, la séparation entre le monde occidentale et le
monde latino-américain. En effet, d’un point de vue strictement culturel, ces
deux blocs régionaux partagent plus depuis la découverte des Amériques au XVème
siècle qu’avec les Etats-Unis d’Amérique. Aussi on peut supposer qu’il ne
s’agit pas d’une divergence historique – puisque le passé de l’un a largement
dépendu de l’autre – mais bien au contraire d’une question de développement et de
richesses des nations.
L’Europe
enfin, est quant à elle avant tout une réalité médiévale (et non antique) grâce
à certaines pratiques communes :
1.
Les
échanges qui
vont se réorganiser très tôt avec la chute des Empires romains d’occident (et
la montée de l’Islam) autour du continent dans sa dimension géographique,
cloisonné au Sud par d’autres royaumes. Dès lors on note l’émergence d’un modèle
économique capitaliste particulier avec la monétisation des échanges.
2.
Des
formes politiques innovantes
où vont se développer de nouveaux types d’entités politiques qui administrent
certains territoires permettant à l’économie de se développer, et donc de
favoriser les vecteurs de puissance, puis aboutir à la notion de souveraineté.
3.
La
diffusion du christianisme
comme élément fédérateur (alors qu’il est issu de l’Orient) de ce continent
dans la chrétienté et autour de Rome et du Vatican.
Mais
malgré cela, on note une absence d’unification européenne à la fin du Moyen-Age
vers le XVème siècle (avec par exemple la scission de l’Empire
romain d’occident et d’orient pour ce qui est du catholicisme et de
l’orthodoxie) car la papauté n’a pas pu unir sous un même chef les différents
royaumes car ces nouvelles formes politiques sont beaucoup plus indépendantes
et ne reconnaissent pas forcément l’autorité de l’Eglise. Tous les projets
impériaux ont échoué en Europe, au-delà de la question carolingienne, puis avec
le saint empire germanique des Habsbourg, sous Charles Quint,... malgré ces
formes qui induisent une certaine cohérence entre les pays.
Aussi
le paradoxe vient du fait que dès lors que la religion, principale force
organisatrice de la civilisation occidentale va régresser, l’Europe va
connaître le débuts de son extension (avec l’imposition d’une langue nationale,...),
comme mue par une sorte de compétition entre royaumes, et à l’époque moderne,
les USA incluses dans le même bloc que l’Europe semble vouloir entretenir les
conflits dans les Balkans comme source de déstabilisation afin d’asseoir sa
domination.
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