Bonjour bonjour à toi, toi qui me lis !
Aujourd’hui on va parler politique,
présidentielles, et démocratie ! Du déjà vu tu me diras... Mais sache mon
ami que la France n’est pas le seul pays à avoir été appelé aux urnes en cet an
de grâce 2012 !
Faisons fi
des élections présidentielles de chez nous qui, à la grande surprise de la
majorité sortante, a permis une alternance au sein de l’exécutif (reste à voir
le résultat des élections législatives le 18 juin prochain), pour nous
intéresser à une autre élection qui quant à elle, selon les médias (je suis une
grande fane des chaines infos même si tout le monde s’en balance) sera suivie
de très près par toute la communauté internationale ; je veux évidemment
parler des élections présidentielles
égyptiennes ! Elections d'autant plus importantes que dans ce pays, c'est le président de la République qui détient la majorité des pouvoirs et surtout que pour la première fois, le résultat n'est pas connu d'avance. La première chose assez consternante à constater dans ce
scrutin est son caractère nouveau. Par là je veux entendre que selon citoyens
du pays d’un certain âge interrogés, il s’agit là effectivement des toutes
premières élections totalement libres et transparentes organisées depuis...
depuis... longtemps nous dirons ; et il semble que le printemps arabe de
l’année dernière semble enfin porter ses fruits depuis la prise de pouvoir par l’armée
lors de la chute d’Hosni Moubarak. D'après le journal le Monde : "près de seize mois après la chute du raïs et en dépit de l'élection cet hiver d'un parlement dominé par les islamistes, le pouvoir n'a pas encore changé de mains. Dirigé par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense d'Hosni Moubarak, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) n'a prévu de s'effacer que le 1er juillet. Le Conseil militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak a appelé les Egyptiens à voter en masse, promettant un scrutin "100 % transparent" et mettant en garde contre toute"violation"." Or depuis quelques jours, 51 millions
d’égyptiens sont appelés à voter dans une confusion des plus latente. Je
m’explique (grâce aux propos du Figaro) :
« si cinq candidats semblent s'être détachés du lot durant la campagne,
l'absence de sondages fiables obère toute tentative d'évaluer leur poids
respectif. De plus, 60% des Égyptiens affirmaient ces derniers jours ne pas
encore avoir choisi leur candidat. Une incertitude qui, à l'approche du vote, a
semblé alimenter une certaine fébrilité parmi les candidats comme au sein de
l'armée. » Par conséquent on peut sans
nul doute estimer que jeu politique et la démocratie restent encore un concept
obscur, de même que les programmes électoraux des douze candidats en course
diffèrent profondément les uns des autres. A cela va s’ajouter la question qui
taraude tous les dirigeants occidentaux : à l’instar de la Tunisie qui
semble s’orienter vers un islamisme modéré, l’Egypte semble osciller entre la voie islamique avec par exemple Mohamed Morsi, issu du parti Liberté et
Justice des Frères Musulmans, et celle d'une normalisation incarnée par des
personnalités issues de l'ancien régime, personnalités telles que Amr Mahmoud Moussa, ancien ministre des affaires
étrangères de Moubarak... Ensuite va se poser la question des relations avec
Israël : si on pouvait reproché au régime sortant quelques broutilles
telles que les privations de liberté, la corruption, l’absence de démocratie
libre, et cætera, l’Egypte avait pourtant l’avantage de s’avérer être une
puissance stabilisatrice dans cette région du monde – particulièrement touchée
par la violence et la guerre – de par sa signature en 1979 du traité de pays
israélo-égyptien, mettant ainsi un terme au conflit concernant le Sinaï. A terme, il y aurait donc un risque
d’une stratégie d’encerclement avec d’un côté les Frères Musulmans en Egypte,
le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, d’où peu de visibilité sur les mois à
venir. Enfin, reste à savoir si le pays va de par ces élections s’engager sur
la voie de la modernité (puisque les sources de revenus proviennent de la
diaspora, les droits perçus sur la navigation du canal de Suez et enfin le
tourisme, qui se trouve pourtant maintenant ralenti par la situation intérieure)
et la paix sociale car
si Moubarak est jugé puis condamné à mort condamné à vie (petit correctif), l’agitation a repris à l’automne sur
la même place Tahrir où avait commencé l’insurrection car l’armée continue à
monopoliser le pouvoir et tirer sur la foule.
De ce fait,
quinze mois après la chute du régime, une grande incertitude plane sur l’avenir de l’Egypte en
raison de la catastrophe économique et le manque de sécurité (malgré la grande
popularité de l’armée) et du sort de l’Egypte peut dépendre le reste du monde arabe,
rien que ça...
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