En
ce mercredi 23 mai, nous sommes à l’aube d’une nouvelle réunion informelle –
soi-disant – des pays membres de l’Union Européenne afin de pouvoir amorcer une
nouvelle politique de croissance et ainsi sauvée l’Europe, la Grèce et tous les
pays touchés par le tsunami de la crise de l’échec économique, voire à terme de
la sortie de la zone euro... Or les problèmes économiques liés aux politiques
monétaires et budgétaires européennes ne sont pas – comme a pu le soutenir la
majorité sortante – exclusivement liés aux tribulations des banques américaines
et à la mondialisation, mais bien au contraire résultent d’une tendance lourde
de notre beau pays à envisager des solutions qui, manifestement, nous font
courir (et je dirais même sprinter... d’ailleurs je le dis :
SPRINTER !) à notre ruine à tous... Par conséquent j’ai décidé de vous
intéresser ici, vous qui êtes friands de textes à rallonge et d’explications
compliquées (LOL...) au pourquoi du comment du problème, qui s’explique
principalement par une transformation très nette de la société à partir des
années 70, et à bon entendeur, par des décisions politiques peu concluantes...
A
la bonne votre,... voici la suite ! On
se calle bien dans sa chaise on respire un grand coup et allé hop ! C’est
parti !
En
1973 et 1979, on relève deux chocs pétroliers, la croissance est donc
faible : le chômage va passer de 600 000 en 1974 à 1,9M° en 1981. En
mai 1981, la gauche française
prend le pouvoir avec F. Mitterrand et son premier ministre P. Mauroy. De plus
l’environnement économique internationale est plutôt libéral par le prix Nobel
d’économie M. Friedman (qui condamne la pensée Keynésienne) en 1976. On a donc
des représentants politiques de ce courant de pensée notamment en GB (avec
Thatcher de 1979 à 1991) et aux USA (avec Reagan élu en 1980). En Allemagne de
l’Ouest, au Japon et même en Israël, des nationalistes libéraux vont également
arriver au pouvoir (c’est fin des politiques keynésienne avec un retour aux
systèmes précédents : la « main invisible » d’Adam Smith,...).
Pourtant, la France va continuer à fonctionner selon le modèle de Keynes en
allant à l’encontre de la mondialisation : le gouvernement va alors mettre
en place sa politique économique. Il s’agira de relancer l’économie par la mise
en place de mesures sociales (augmentation du SMIC de 10%, augmentation des allocations familiales
de 25%, 5ème semaine de congés payés, RTT et la retraite à 60 ans) à
effet immédiat. On va également embaucher 300 000 fonctionnaires (par des
ouvertures de postes) et nationaliser des entreprises (ex : la
banque Rothschild, Thompson,...) ce qui va dès lors permettre l’augmentation du
pouvoir d’achat des français.
Ces
mesures vont alors représenter 15Md d’€ injectés dans l’économie qui vont
donner 15Md d’€ de déficit de la balance commerciale, ainsi qu’un déficit
budgétaire qui va augmenter et de l’inflation (à 14%) qui vont conduire à une
politique de rigueur sur une période d’environ 18 ans.Ces mesures ont en effet
alourdi la barque budgétaire des entreprises qui ont été obligées d’augmenter
leurs prix (déjà peu compétitifs), alors que les français avaient plus tendance
à acheter des produits étrangers (magnétoscopes, voitures,...). Bilan :
cette politique de relance va être un échec économique important, le
gouvernement va alors devoir dévaluer deux fois la monnaie, ce qui va également
échouer. Dès lors, le circuit keynésien ne peut fonctionner que si on a en face
une demande nationale solvable (par le pouvoir d’achat). On retiendra alors
l’idée que les politiques économiques solitaires et sans coordinations
aboutissent obligatoirement à l’échec. Le même gouvernement qui a mis en place cette
politique vont devoir alors lancer à partir des années 1982-83 une politique de
rigueur.
Le
gouvernement à partir de 1982-83 va devoir mettre en place une politique de
désinflation (ralentissement de la hausse des prix) compétitive. Pour
cela, on va également lancer la
désindexation soit la coupe des liens entre la hausse des salaires et la hausse
des prix et augmenter les taux d’intérêt, puis on va commencer à réduire le
déficit budgétaire en baissant les prestations sociales. Jusqu’en 1982 on avait
un rapport de 70% pour les salariés et 30% pour le profit, à partir de la
politique de rigueur on va progressivement augmenter la part de profit avec un
rapport à 65%/35%. Dès lors l’équilibre des finances publiques va être
progressivement rétablie. Entre 1982 et 1993 l’inflation va passer de 14% à 2%.
Mais l’aspect négatif sera l’augmentation du chômage (2M° en 1982, 3M° en
1993) et la baisse de la croissance avec -0,7% en 1993.
On
va à partir de ces constats chercher les facteurs qui expliquent l’accélération
de l’inflation et la baisse du potentiel de croissance à partir des années 1970
à l’origine de l’effondrement de l’âge d’or des « Trente
Glorieuses ». Ceci va s’expliquer par l’action simultanée de la
détérioration du mode d’accumulation et de répartition du modèle des
« Trente Glorieuses » avec la disparition d’un environnement propice
à un capitalisme monopoliste et la fin du leadership incontesté des USA. D’une part l’évolution du cours de l’or
sur le marché libre suite à la Guerre du Vietnam et la vigueur des
investissement US directs à l’étranger (qui conditionne l’existence de
l’étalon-or et du système de change) et d’autre part l’évolution des rapports
de change entre les devises périphériques au dollar suivant l’état des balances
de paiements sont à l’origine de
la déstabilisation du Gold Exchange
Standard, et donc à terme de la fin du système de Bretton Woods. Les
liquidités nécessaires aux règlements internationaux proviennent pour
l’essentiel du déficit de la balance des paiements américaine (laquelle ne peut
plus maintenir le cours de l’or), d’où l’apparition de vagues spéculatives sur
les monnaies et l’envol du cours de l’or. Le Président Nixon le 15 août 1971 va
donc devoir suspendre la convertibilité du dollar en or pendant un temps et
prendre des mesures en faveur de la balance des paiements (-10% d’aide à
l’étranger, +10% de taxes sur certaines importations) et de relance.
On
va donc voir une réévaluation de certaines monnaies par rapport au $ et un
élargissement des marges de fluctuations portées de +/-1% à +/-2,25% et en
définitive, le système de Bretton Woods va s’effondrer en raison d’un manque de
solidarité internationale. Le système est en effet attaqué de l’intérieur par
l’action conjuguée de l’épuisement du mode de consommation et des gains de
productivité, ainsi que l’influence croissante des politiques monétaristes.
Aussi le ralentissement des gains de productivité s’explique par la tendance à
la « désindustrialisation », en tant que moteur de la croissance durant
les « Trente Glorieuses ».
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