Pour cette rubrique que je vais
essayer de tenir le plus possible, je vais faire un petit topo hebdomadaire sur
les sujets apparaissant dans la presse, sur un sujet donné (bah oui c’est vaste
les sujets apparaissant dans la presse : ça va du « débat
présidentiel » à « la répression du régime de Bachar Al-Assad en
Syrie » jusqu’aux « sorties cinéma de la semaine »). Donc euh
voilà, sans transition, on va parler du cas de l’élection présidentiel
américaine, parce que on entend suffisamment parler de la notre, pas la peine
d’en rajouter une couche ! Introduisons le sujet avec la définition de
wikipépé, qui elle a le mérite de frôler l’objectivité d’un article
scientifique.
« L'élection présidentielle
américaine de 2012 aura lieu le mardi 6 novembre 2012.
Elle opposera très probablement le
président démocrate sortant Barack
Obama
à un adversaire républicain qui sera déterminé lors des primaires présidentielles du Parti
républicain. D'autres candidats devraient être également investis par des
partis mineurs. Le président élu entrera en fonction le 20 janvier 2013. »
Après un tour d’horizon de
comment va se dérouler l’élection de l’homme le plus puissant du monde,
intéressons-nous d’un peu plus près au profil des plus importants candidats
républicains potentiels, selon ce qu’en dit la presse française :
- D’après le Figaro, le très populaire Mitt Romney s’explique de la façon suivante : « (...) Grand mince, brushing impeccable et
sourire parfait, Mitt Romney porte beau. En outre, le mormon ne boit ni café ni
alcool. Mais cette image d’Américain idéal, dont il joue en faisant campagne en
chemise et jeans, lui vaut aussi d’être souvent jugé« trop parfait », trop
froid. (...) Conservateur modéré, il
a sur les questions de société des positions plus souples que son
adversaire. Dans le Massachusetts, il a instauré un système de santé qui a
inspiré celui d’Obama ».
- Toujours d’après le Figaro,
voici à présent le portrait de Newt
Gingrich, son principal (?) rival à l’investiture républicaine :
« Plus rond que son rival, Newt
Gingrich cultive un style plus guindé, toujours en costume-cravate. Mais sa
culture, ses qualités d’orateur et ses emportements faciles lui confèrent plus
de caractère que son adversaire. (...) Figure de la droite décomplexée, contre
l’avortement, contre le mariage homosexuel, Gingrich se présente comme
l’héritier de Ronald Reagan. Il prône un désengagement de l’Etat fédéral et
n’hésite pas à s’en prendre aux « élites » de Washington. »
- Selon le Monde, Rick Santorum serait « (...) apparu brusquement, samedi 31
décembre, comme la nouvelle "surprise" de la primaire républicaine
pour l'élection présidentielle américaine de 2012. Dans de récents sondages, il
s'approche de l'omniprésent Mitt Romney et devance
les autres candidats cherchant à rassembler l'électorat
chrétien fondamentaliste, Michele Bachmann et Rick Perry, personnages hauts en couleur et
anciens favoris des sondages, dont les campagnes se sont effondrées ces
derniers mois. (...) C'est un pari osé pour ce fervent opposant à l'avortement
(même en cas de viol), à la contraception et au mariage homosexuel, quasiment
inexistant depuis sa déclaration de candidature, en septembre. Le dernier
sondage national Gallup lui attribue à peine 5 % d'intentions de vote parmi les
sympathisants du parti ».
- Enfin, encore d’après le Figaro
(oui désolée j’ai pas trouvé mieux en matière de portrait), voici Paul, Ron de son prénom : « (...)
À 76 ans, Ron Paul recueille enfin les
dividendes d'une bataille d'idées menée depuis trente ans. Constitutionnaliste
invétéré, persuadé que l'État fédéral a perverti le fonctionnement de
l'économie, il prône un retour à une monnaie adossée à l'étalon or ou argent et
l'abolition de la Réserve fédérale. «Vivre selon nos moyens» est son credo.
Longtemps marginale, cette philosophie libertarienne qui remonte aux Pères
fondateurs, est devenue un élément central du débat politique. Le succès de Ron
Paul, un Tea Party avant les Tea Party, vient de ce qu'il attire à la fois à
gauche et à droite, car il veut réduire dépenses militaires ET avantages
sociaux. »
Il s’agit à présent de replacer ces élections
dans leur contexte : on peut dire sans mal que le bilan de la présidence
de Barack Obama est plutôt... mitigé. Le très sérieux site du Cerium évoque
d’ailleurs principalement à ce sujet son échec dans la réforme du système de
sécurité sociale et dans
l’achèvement des deux guerres au Moyen-Orient (et vu comment c’est parti ben...
ils sont loin d’être parti !) dans une situation de crise économique
mondiale, il faut le reconnaître, largement accentuée par son administration
(je vous renvoie d’ailleurs à Inside Job évoqué précédemment). Citons
d’ailleurs à ce propos l’article du Courrier International : « “Je
préférerais être un très bon président le temps d’un seul mandat plutôt qu’un
président médiocre pendant deux mandats”, a déclaré Barack Obama l’année
dernière sur la chaîne de télévision ABC. Supprimez les mots “très bon”,
et les républicains seraient ravis de voir le vœu présidentiel se réaliser.
Avec une cote de popularité déclinante et une économie morose, l’éventualité
qu’Obama ne soit pas réélu l’année prochaine commence à faire son chemin dans
les esprits. Tout à coup, l’opposition s’est mise à se projeter dans un nouveau
scénario : son candidat à la présidence pourrait bien vaincre Obama au
cours d’une élection transformée en référendum sur son bilan à la tête de
l’Etat. » Le parti républicain a alors lancé ses
primaires, d’abord en Iowa, puis dans le New Hampshire, suivi de la Caroline du
Sud et cette semaine, en Floride, voici d’ailleurs un 1er bilan de ce
qui s’annonce être une course à la popularité d’environ 6 mois.
I. Victoire
de Rick Santorum en Iowa
II. Victoire
de Mitt Romney dans le New Hampshire
III. Victoire
de Newt Gingrich en Caroline du Sud
IV. Victoire
de Mitt Romney en Floride
Et d’après de ce que la presse française peut
en dire jusqu’à présent c’est : « Messieurs, aux armes,... et tous
les coups sont permis ! » et pour cela, prochain tour le 4 février
dans le Nevada, des réformes dans le monde du jeu pourront-elles peut-être
garantir une élection ? La victoire écrasante de Mitt Romney en Floride allant
conforter son avance dans la course à l’investiture, il s’agit alors à présent
de faire la part des choses : un président extrêmement riche issu du
secteur privé est-il le plus à même de diriger un pays comme les Etats-Unis où
les inégalités sociales se sont largement creusées depuis la crise des
subprimes ? En considérant que la Floride est l’un des Etats les plus
touchés par la crise économique, ce scrutin peut alors s’avérer
révélateur : un millionnaire à la Maison Blanche... l’insertion du monde
de la finance dans la politique américaine... un retour à des valeurs et
pratiques conservatrices d’un autre âge
(oui parce qu’on peut dire ce qu’on veut, en comparaison l’UMP, le PS,
le FN ou autres, ils sont plutôt soft)... Le rêve américain semble avoir pris
un sacré coup de vieux ! Et jusqu’à la prochaine joute médiatique du
Nevada, le président Obama doit continuer à composer avec ses adversaires et
détracteurs pour pouvoir affirmer que malgré tout, c’est LUI le commander in
chief !
Et finalement,
du côté Mouchard, on en pense quoi de tout ça ?
Et bien je m’avoue être encore assez septique (oui oui comme les fosses), bref sceptique quant à la politique menée par les Etats-Unis. Dans le cas où Obama serait
remercier, la première puissance économique mondiale devra apprendre à
concilier conservatisme politique (plus ou moins modéré en fonction de la tête
du client) et libéralisme économique, le tout parfumé à la sauce restructuration
sociale... Aussi, 2012 – année charnière puisque quatre des cinq membres du
Conseil de Sécurité de l’ONU sont en période électorale dans un contexte international
relativement compliqué – risque peut-être de marquer un tournant dans l’histoire
du monde contemporain ?
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