Cette semaine, tir groupé sur deux films que j’ai vu récemment et qui
globalement traitent du même sujet, à savoir : La dame de fer & La
conquête.
Ce week-end, dans ma grande
fatigue et ma flemme aigue d’aller me retourner la tronche dans un bar, je suis
allée au cinéma voir donc La dame de fer, film tout récent traitant de
l’accession au pouvoir en Grande Bretagne de Margaret Thatcher. Par conséquent,
il m’a semblé judicieux de me lancer par la même occasion La conquête, film un
peu moins récent (mais pas bien vieux non plus) traitant de l’accession au
pouvoir en France de Nicolas Sarkozy. Notez d’ailleurs qu’en pleine période
électorale, ce genre de biopic sur « les grands de ce monde » est
plus que d’actualité. Enfin bref, une fois n’est pas coutume, avant de vous
délivrer mon perpétuel commentaire sur ce que j’en ai pensé, voyons d’abord ce
que l’ami Allociné en dit de son côté :
Margaret Thatcher,
première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990),
autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais
paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est
rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing
Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies,
elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd’hui
disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières
liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est
un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.
6 mai 2007, second tour
de l'élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur
nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré
chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre
Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent: elles
racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups
de gueule et d'affrontements en coulisse. La conquête : L'histoire d'un homme
qui gagne le pouvoir et perd sa femme.
Voici, maintenant que les bases
sont posées, faisons d’abord un petit topo global : au premier abord, ces
films ne sont pas spécialement centrés sur la politique menée par ces deux
chefs d’Etat, mais bien plutôt sur la manière dont ils ont pu exercé leur
politique avec un dénominateur commun important : l’impact de la quête du
pouvoir public sur la vie privée. Aussi on cherche à humaniser ces deux
personnages médiatiques en faisant état de manière relativement intrusive de
leurs relations conjugales, professionnelles ou encore vis-à-vis d’eux-mêmes.
Par conséquent on se retrouve face à des personnages en proie à des doutes, à
des échecs aussi bien personnels que professionnels et luttant en permanence
contre leurs détracteurs ; et s’il y a bien une chose qui ressort de ces
deux films, c’est la manière dont deux personnalités très controversées et
réformatrices face à leurs homologues vont réussir, peut importe la façon, à accéder
aux plus hautes fonctions de l’Etat. D’un point de vue purement scénaristique,
on se trouve également dans les deux cas dans des schémas relativement
similaires : celle du souvenir ! C’est simple, ça permet d’établir
rapidement une relation de cause à effet entre ce qui est et ce qui a permis
d’être en fonction d’un enchainement d’événements (voyez la pertinence de la tournure de cette phrase !). Ensuite, on peut presque faire un
amalgame entre Mme Thatcher et le Commander
de toi internaute, dans la mesure où on a cherché à montrer des personnalités
fortes, affirmées, pas toujours judicieuses dans leurs choix mais fortes de
convictions et d’une volonté inébranlables face à des gens qui tel, le cafard
sur le mur de la douche, cherchent à les écraser. Donc voilà, plus que l’impact
politique, on s’intéresse principalement au drame (dans sens cinématographique
du terme) humain et ce que la recherche du pouvoir à tout prix peut
impliquer pour de grands ambitieux. Aussi, intéressons-nous d’un peu plus près
au cas par cas de ces deux films, dans l’ordre où je les ai vu :
La Dame de fer d’abord, on
assiste à une remarquable performance de Meryl Streep qui arrive très bien à
reproduire le côté dragon de Margaret Thatcher : c’est une femme de
pouvoir, affirmée, ambitieuse et qui ne s’en cache pas ! A partir de là, la
réalisatrice va principalement mettre l’accent sur deux composantes de ce
personnages haut en couleur : d’abord l’impact, nucléaire dirons-nous, de
l’arrivée à la tête du parti conservateur, puis au pouvoir d’une femme en
Grande-Bretagne ; car si les standards paritaires ont changés en vingt
ans, il s’agissait bien d’une petite révolution à cette époque. Ensuite, en
plus de la femme forte, on insiste bien sur la vulnérabilité de ce personnage,
soutenue envers et contre tout par son mari et qui fini par perdre la raison,
tout en étant hantée par les regrets et les sacrifices que son élection ont
impliqué, notamment sur sa vie de famille et sa relation avec ses enfants. En
conclusion, j’ai bien aimé ce film, qui permet de découvrir celle qui à son
époque, est devenue la femme la plus puissante du monde ; mais malgré ces
nombreuses qualités, on peut peut-être reprocher une approche très tranchée de
la vie de Margaret Thatcher, qui insiste plus sur les événements liés à l’IRA,
à la grève des ouvriers et à la guerre des Malouines, donnant l’impression de
le pays est en proie à la guerre civile, plutôt que les accomplissement de
cette femme qui, assurément, a marqué l’histoire.
En ce qui concerne La conquête,
et bien ce qui est intéressant c’est la façon dont les acteurs ont réussi à
transmettre l’ambiance présidentielle de 2002 à 2007, à la manière d’un véritable
thriller à la sauce David Fincher. Mais pourtant, le film a tendance à tomber
dans la caricature : la gauche est pleine d’incapables, la droite est
pleine de pourris, et au milieu de tout ça, gesticule un petit personnage qui
s’apparente plus à un roquet qu’à un véritable politicien, puis un futur
présidentiable. Aussi, le réalisateur va très largement insisté sur la relation
entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, puis avec sa propre femme,
Cecilia étant présentée ici comme le véritable moteur de la campagne
présidentielle. En d’autres termes, on ne saurait définir ici la part de
réalité dans les rapports de pouvoir entre les différents membres du gouvernement,
de même que les véritables rivalités qui peuvent secouer la majorité et la part
de l’opinion publique dans le débat présidentiel. Bref, la classe politique
est-elle vraiment si désintéressée du sort du peuple et des conséquences de
leurs décisions ? Le mystère reste entier dans La conquête, et ce malgré
les remarquables performances de Denis Podalydès et Bernard Le Coq, qui donnent
vie avec une certaine justesse à la véritable nature de Nicolas Sarkozy et
Jacques Chirac.
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