« Chaque civilisation a les ordures qu’elle mérite » Georges Duhamel
Mes salutations distinguées
internaute !
Cette semaine, voici une revue de
presse un peu particulière puisque je vais me servir d’un fait d’actualité, ou
plutôt un propos qui a fait l’actualité afin de développer un propos qui, selon
moi, mérite un moment d’attention. Pour les plus perspicaces d’entre vous, vous
l’avez surement compris, je vais bien évidemment allusion à la déclaration massue
du Ministre de l’Intérieur (et donc maire de ma ville) Claude Guéant, à
savoir : « toutes les civilisations ne se valent pas ». Replacée
dans son contexte, cette intervention faisait (bien entendu) référence au
phénomène d’immigration en France, et à ce supposé sentiment des français qui –
je cite – « (...) ont
parfois le sentiment de ne plus être chez
eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des
pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre
vie sociale. », mais peut induire une interrogation particulière sur
la notion même de « civilisation ». Outre le débat sur le racisme, la
ségrégation raciale ou le nationalisme qu’ils impliquent, sujet
particulièrement sensible en période électorale, ces propose peuvent supposer (à
tort (double parenthèse : ceci est mon point de vue, il n’engage que moi))
qu’il serait possible d’établir une classification qualitative, quantitative aussi,
de la diversité culturelle mondiale. Aussi, internaute ma grenouille,
décortiquons-en ensemble ce concept, devenu très à la mode dans la géopolitique
contemporaine pour expliquer les tribulations des relations internationales, par
un exposé en plusieurs points (et surement en plusieurs articles, suspens, suspens !).
Mais avant de
nous lancer corps et âmes dans l’étude même de ce phénomène, le terme de
« civilisation » va s’inscrire dans une problématique sémantique
notoire. Autrement dit, il faut savoir quelle définition on peut mettre
derrière. Et bien pour cela, sans détour et sans chichi voici la réponse la
plus indiscutable qui va rassembler tout le monde derrière, oui j’ai bien dit TOUT
LE MONDE, car voici pour vous derrière vos écrans, la définition du
Larousse !
Alors, voyons ça... Le
terme civilisation est un dérivé indirect du latin civis signifiant « citoyen » par
l'intermédiaire de « civil » et « civiliser », et a été
utilisé de différentes manières au cours de l'Histoire, mais également dans le
dictionnaire, qui en donne trois définitions potentielles :
Action de civiliser
un pays, un peuple, de perfectionner les conditions matérielles et culturelles
dans lesquelles vit un peuple (ex :
la civilisation de la Gaule par les Romains).
Ensemble des
caractères propres à la vie intellectuelle, artistique, morale, sociale et
matérielle d'un pays ou d'une société : (ex : la civilisation des Incas)
État de
développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues
certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les
autres (voir Francis Fukuyama : la
Fin de l’Histoire et le triomphe de la civilisation occidentale, soit
la victoire du libéralisme).
Voilà, maintenant que nous
sommes dans le vif du sujet, mon exposé va principalement s’intéresser à la
thèse soutenue par Samuel Huntington, qui justifie le monde d’une façon bien
particulière. Aussi, mon propos sera de démontrer qu’il a tort :
En 1996, Samuel Huntington, professeur
de sciences politiques à l’université de Harvard, publie un essai très
controversé : le « Choc des civilisations ». Ici, il explique
que l’ensemble des conflits mondiaux aurait changé d’aspect depuis la chute du
mur de Berlin et la dislocation de l’URSS dans les années 90. D’après sa
théorie, nous serions confrontés à une nouvelle structure organisationnelle du
monde, celle-ci qui ne reposerait plus sur des contentieux d’ordres politiques,
économiques ou même idéologiques, mais culturels et civilisationnels.
A partir de ces constatations,
Huntington propose alors un découpage géographique de la planète en une poignée
d’ensemble régionaux accolés les uns aux autres et qui représenteraient
respectivement une grande civilisation. Les pays faisant parties d’un même
ensemble coopèreraient mieux les uns avec les autres puisqu’ils partageraient
des affinités culturelles ; tandis que des tentatives de rapprochements
inter-civilisationnels serait voués à l’échec. Dès lors, Huntington va
distinguer neufs « grandes civilisations » : la civilisation
occidentale (Australie et Nouvelle Zélande incluse) ; la civilisation
latino-américaine ; pour le monde asiatique les civilisations bouddhistes,
chinoise et japonaise, la civilisation hindou (qui comprend seulement l’Inde
et le Sri Lanka) ; la civilisation russe (ancienne civilisation orthodoxe
incluant une partie des Balkans) ; le monde musulman (qui va de l’Afrique
de l’Ouest à l’Indonésie) et enfin, la civilisation subsaharienne. Ces grands
ensembles culturels, répartis sur le globe de la façon suivante :
Ainsi les conflits interviendraient dans
des zones de contact entre ces blocs culturels. Mais cette façon d’appréhender
les relations internationales s’avère assez réductrice : on peut en effet
considérer que cela aurait tendance à masquer les faits, et donc l’Histoire.
Voilà, comme disait Churchill en son temps "c'est la fin du commencement", pour ceux qui sont arrivés jusque là, excusez mes phrases à rallonge et à bientôt pour un prochain épisode.
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